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                     DE TORQUATO TASSO.                   2 7 tî

qu'il a du raconter à des milliers de voyageurs, comment lord
lîyron se fit enfermer dans cette cave, y passa quelques heu-
res, s'agilant, se démenant, et, au sortir de la, disant au
concierge :
   — Merci, bonhomme; à présent les pensées de Torqualo
vivent dans mon esprit et dans mou cœur.
   Néanmoins, elles ne vivent guère dans les Lamentations de
Tasso, qui furent le fruit de ce séjour à la prétendue prison.
   Quelques-uns des poètes qui l'ont visitée, y ont écrit leur
nom; plus d'un y a laissé des vers. On y voit le nom de Ca-
simir Delavigne, mis au crayon; celui de Victor Hugo, mis
au crayon également, et accompagné de trois vers dont la pen-
sée est aussi peu généreuse, ce me semble, que les termes
en sont peu français. M. Hugo n'avait pas besoin de formu-
ler ainsi aux yeux de tous, comme aurait fait un écrivain mé-
diocre, ses ressentiments contre la critique et les envieux.
Qui donc jalouse la gloire de Victor Hugo ? et quels éloges
lui ont manqué chez nous ? Ainsi, je regrettais de trou-
ver là ces trois vers :
              Tout doit le respect au génie;
              Eux, ils n'ont que la calomnie ;
              Le serpent n'a   que son venin.

   Sans parler de celte ellipse de langage, le génie, eux, que
veut dire ils n'ont que la calomnie, à côté du serpent qui n'a
que son venin ? Ont-ils la calomnie au même titre qu'il n'a
que son venin, lui ? Comment que l'on fasse, voilà qui est
assez mauvais pour n'être pas de nature à se montrer ainsi
à tous les yeux, M. Hugo était sous le coup de la môme préoc-
cupation, quand il disait dans sa pièce d'Olympio :
              Et la liaine monle à mon œuvre
              Comme un houe au cytise en         fleur.

  Sur un mur, à l'extérieur, on voit le nom de Lord Byrou
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