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 420                       HISTOIRE DE LYON.

  philosophe, lui rendre la dot! c'était l'empire. Non seulement il la
  garda, mais, dans un opuscule qui nous reste de lui, il remercie les
 dieux de lui avoir donné une femme aussi vertueuse. Vivante, il en
  récompensa les complices par des consulats ; morte, il en fit la déesse
 des nouveaux mariés. Son fils Commode annonçait un second Né-
 ron ; il mit tout en Å“uvre pour lui assurer l'Empire. Le philosophe
 Justin, qui lui avait présenté une apologie au nom des Chrétiens,
 fut mis à mort avec un grand nombre de ses frères. Voilà ce qu'a
 fait la philosophie stoïcienne sur le trône (1) ! »
     M. Monfalcon cite (page 170), le docteur Ozanam comme ayant
 prétendu que saint Pothin devait être appelé Photin. Il n'était pas
 nécessaire de recourir au docteur Ozanam pour constater tout uni-
 ment que, dans les auteurs ecclésiastiques, le saint évêque de Lyon
 est appelé tantôt Potheinos, tantôt Photheinos : ce n'est qu'une lé-
 gère différence de prononciation. La plupart des détails que M. Mon-
 falcon nous donne sur saint Pothin n'ont pour fondement qu'une
 tradition vague, très vague, et c'est ce caractère incertain qu'il au-
 rait fallu leur conserver. Nous n'avons de positif là-dessus que la
 lettre des Chrétiens de Lyon et de Vienne à leurs frères de l'Eglise
d'Asie, monument d'un intérêt et d'un prix merveilleux, qu'il eût
été bon de reproduire en entier. M. Monfalcon a commis quelques
méprises au sujet de nos premiers martyrs et de cette brillante ap-
parition du Christianisme dans les Gaules.
    A la page 174,, il dit que Elpis était douce comme l'agneau dont
le nom lui avait été donné. Elpis veut dire, en grec, non pas
agneau, mais espérance. Il met au nombre des martyrs la veuve
Lucia, qui vivait encore après la sanglante exécution dans laquelle
périt saint Pothin. 11 dit que le gouverneur de Lyon s'appelait Sex-
tus Ligurius Marinus, ce que nous ne voyons nulle part dans l'his-
toire. Il ajoute (page 176) que l'on condamna les citoyens romains
à être décapités, ce qui n'est pas exact, du moins pour saint Attale,
car il fut condamné aux bêtes. A la page 177, en parlant de sainte
Blandine, M. Monfalcon cite une chronique naïve qui n'est pas

  (i) L'abbê Rohrbacher, Histoire universelle de l'Eglise catholique, tom. III,
pag. 3 a i .