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36                  MÉMOIRE SUR L'ATLANTIDE.

Kouman, du Volga, du Jaïck, et ce plateau de la Grande-
Tartarie, jusqu'au lac Aral inclusivement, ne formaient qu'une
mer qui, au moyen d'un petit canal peu profond, dont le
Manych nous offre encore ses traces, arrosait la pointe sep-
tentrionale du Caucase et avait deux golfes énormes, l'un dans
la mer Caspienne, l'autre dans la mer Noire. » Les Phoques,
ajoute Pallas dans un autre de ses ouvrages, quelques poissons
et coquilles marines que la mer Caspienne a de commun avec
la mer Noire, rendent celle communication ancienne presque
indubitable, et ces mêmes circonstances prouvent aussi que
le lac Aral devait être jadis joint à la mer Caspienne (1). »
Voyons encore ce qu'il dit à ce sujet dans son Journal histo-
rique. « En parcourant les immenses déserts qui s'étendent
entre le Volga, le Jaïck, la mer Caspienne et le Don, j'ai re-
marqué que ces steppes ou déserts sablonneux, sont de toutes
parts environnées d'une côte élevée qui embrasse une grande
partie du lit du Jaïck, du Volga, et du Don, et que ces ri-
vières très profondes, avant que d'avoir pénétré dans cette
enceinte, sont remplies d'îles et de bas-fonds, dès qu'elles
commencent à tomber dans les steppes, où la grande rivière
de Kouman va se perdre elle-même dans les sables. De ces
observations réunies, je conclus que la mer Caspienne a cou-
vert autrefois tous ces déserts, qu'elle n'a eu anciennement
d'autres bords que ces mêmes côtes élevées qui les environnent
de toutes parts et qu'elle a communiqué, au moyen du Don,
avec la mer Noire, supposé même que cette mer, ainsi que
celle d'Azof, n'en ait pas fait partie (2). »
  Mais pourquoi la Caspienne , l'Aral et d'autres lacs de
moindre dimension se trouvent-ils disséminés sur toute cette

   (r) Observations sur la formation des montagnes dans le second voyage,
t. II, p. 36g à la note.
   (2) Mois de nov. 1773, St-Pétersbourg.