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                    Kl DE SA HÉPARATJON.                    183

il a fallu que Dieu, par l'union hypostalique et substantielle
de son moi à l'humanité, remit en elle cet amour ; et comme
l'amour est le sacrifice de soi-même, le verbe s'est lui-même
offert.
   Il faut donc l'avouer ! si Dieu a revêtu la nature de
l'homme, l'homme a revêtu les propriétés de Dieu. Le verbe
ne s'est joint à l'humanité que pour la transformer et se
la rendre propre, de telle sorte que son amour et le sa-
crifice qui .suit l'amour fussent l'amour et le sacrifice de
l'homme.
   C'est ainsi que l'homme, qui ne pouvait s'offrir à Dieu et
qui ne pouvait être accepté de Dieu, a été dans le verbe
offert en sacrifice à Dieu. C'est ainsi que, par cette substi-
tution de l'être au sein de l'infini, l'amour s'est montré plus
fort que la mort, et toujours l'éternelle vie de la substance ?
   Mais, pour continuer l'œuvre de la création, malgré la
souillure de son faux amour, l'homme ne devait-il pas con-
tinuellement s'offrir à Dieu en sacrifice? Ah ! vous le savez,
plus rien ne coûte à l'infini : le Verbe est resté parmi nous
dans le divin mystère de l'Eucharistie, que nous avons conti-
nué d'offrir à Dieu. « Car, la principale fin de l'Eucharistie,
dit un Père, est de donner moyen à l'homme de s'acquitter
de son devoir naturel, de s'offrir à Dieu en sacrifice. »
   Eh quoi ! ici-bas le Verbe s'est uni à l'humanité insépara-
blement et pour jamais dans la perpétuelle présence de l'Eu-
charistie!.. Et dans ce divin sacrement, l'homme, corps et
ame, peut venir au milieu du temps, se nourrir surnalurelle-
ment de la substance de Dieu!... Ici, pour la première fois,
Lecteur, il faut m'épargner les développements ; ma raison
vacillante refuse d'entrer dans ces mystères intimes de l'amour,
et mon cœur n'y pourrait tenir...

  Puisque la grâce est venue se fixer dans notre propre na-