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46                       MÉMOIRE SOU L'ATLANTIDE.

 bles. Puissent-elles attirer l'attention des savants de nos
jours ! Puissent-elles engager quelques-uns d'eux à en faire
le sujet de leurs nobles travaux et à apporter des lumières
 nouvelles sur un point si important de l'histoire ancienne de
l'univers!
    L'histoire d'un peuple qui a disparu dès les temps nom-
més héroïques, doit être nécessairement bien obscure et en-
veloppée de ténèbres épaisses. L'antiquité nous fournit, en
effet, des documents bien peu nombreux, et encore sont-ils
môles de ces fables et de ces fictions qui accompagnent d'or-
dinaire les traditions des premiers temps (1). Cependant, du
milieu de ces nuages que la succession des siècles a accumu-
lés, tâchons de saisir quelques lueurs qui puissent nous diri-
ger et nous faire entrevoir ce qu'il y a de vrai dans l'histoire
des Atlantes.
    Il paraît que l'Atlantide a été primitivement peuplée, dès
 les siècles les plus reculés, par le même peuple que l'Egypte,
 dont elle était si voisine, c'est-à-dire par les habitants de la
 haute région duNil,ou autrement lesEthiopiens(2).Ens'avan-
 çant dans la région inférieure du fleuve, ils y portèrent leurs
 arts et leur civilisation, et fondèrent la célèbre Thèbes aux
 cent portes. Les Egyptiens durent d'abord leurs arts et le
 principe de leur civilisation aux Ethiopiens ; mais, dans la
 suite, les Ethiopiens étant tombés dans une espèce d'affai-
 blissement et de barbarie, furent civilisés de nouveau au
 temps de la conquête qu'en firent les Egyptiens, qui leur
 rendirent leurs coutumes et leurs arts portés à un haut de-
 gré de perfection (3).
     (i) Eusèbe fait mention d'une histoire des Atlantes, comme existant de
son temps et en cite des traits particuliers qui ne peuvent venir d'une simple
tradition (Prœparal Evangelica,        liber I I I , ch.   10). C'est peut-être l'histoire
d'Ethiopie, par Marccllin, dont nous avons parlé au chapitre i'' r .
     (2) Hérodote, livre I I , cli. i 5 8 .
     (3) Les Éthiopiens eux-mêmes viennent, s'il faut en croire Eusèbe, des bords