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khk                 LE DOCTEER CHLiKVIN.

l'énergie de sa volonté est aussi forte que l'impulsion à la-
quelle il obéit. Il part et parcourt successivement Ions les
points où la fièvre jaune s'est montrée; les provinces de Cor-
doue, de Séville, de Malaga, de Grenade, de Murcie, de Va-
lence, d'Aragon et de Catalogne, sont explorées par lui.
Renfermé dans Cadix pendant tout le temps du Siège de
cette place»par les Français, il quille celte ville, à la fin de
décembre 1824, pour rentrer en France; là encore il pour-
suit ses recherches, et partout où, dans difïérenls temps rap-
prochés de notre époque, la fièvre jaune avait fait quelque
courte apparition, il va prendre des renseignements auprès
des médecins qui avaient pu l'observer.
    Enfin, après avoir employé la plus belle partie de sa vie
à parcourir un champ d'investigations plus vastes qu'il n'a
jamais été donné à un seul homme de le faire, pour l'élude
d'une seule maladie, il a revu son pays natal; il y rentre
aussi pauvre qu'il en est parti, mais riche d'espérance, ri-
che surtout de la conviction où il est qu'il va éclairer un des
points les plus obscurs de l'étiologic de l'une des plus gra-
ves parmi les maladies qui déciment les populations.
    Faut-il rappeler ici, quelle était l'opinion générale sur
 la question de la contagion dans les maladies dites pestilen-
 tielles, avant les travaux do Chervin ? Le luxe des précau-
 tions prises contre leur invasion, les quarantaines, les laza-
 rets, les cordons sanitaires, en témoignant de l'effroi des
 gouvernements, indiquaient assez les convictions de la scien-
 ce. Il a suffi de l'apparition d'un homme, je ne dis pas pour
 renverser complètement une opinion, ouvrage de plusieurs
 siècles, cette lâche est trop forte pour un seul, mais pour
 ramener le plus grand nombre à la sienne, el réduire au doute
 ses plus fervents contradicteurs. C'est que cet homme avait
 une parole puissante, non pas par l'éloquence, mais par
l'autorité des faits. Lorsqu'il abordait son sujet de prédilec-