Pour une meilleure navigation sur le site, activez javascript.
page suivante »
                         LK DOCTEUR CHKRVIN.                                439

maternelle, les langues savantes et toutes les sciences qu'em-
brasse la médecine, lorsque, en 1812, il reçut a Paris le grade
de docteur en médecine.
   La dissertation inaugurale qu'il présenta porte pour litre (1):
Recherches médico-philosophiques sur les causes physiques de
la polygamie dans les pays chauds. Dans ce travail de longue
haleine, écrit avec élégance et logique, il montre une con-
naissance approfondie des institutions civiles, politiques et
religieuses des peuples, en même temps qu'il exprime des
idées saines et exactes de physiologie transcendante. De quelle
aptitude et de quelle sagacité était donc doué cet homme,
qui, en si peu de temps, avait tant et si bien appris, tant et si
bien observé !
    L'année 1813, si fatale a la France, qui fut décimée par
plus d'un fléau, vil le typhus ravager les départements de
l'Est; Chervin fut envoyé à Mayence pour observer et com-
battre cette maladie. Il se convainquit, par de nombreuses
observations, que, dans certaines conditions, ce mal redou-
 table pouvait être contagieux et transmissible d'individu à
individu. C'est là aussi qu'il eut la première idée d'étudier
la grande question de la contagion dans les maladies dites
pestilentielles, et dès lors il résolut d'aller les observer sur
leur terre classique. Concevoir un projet et l'exécuter, n'é—

  ( i ) Dès i8ii(), Chervin voulait passer dans l'Inde, par terre, à cause du
blocus continental, pour observer ie choléra-morbus. Il avait meublé son
esprit de toute l'expérience des voyageurs et des médecins sur les mœurs,
les usages, les maladies des pays chaud». Les notes qu'il avait ainsi ramas-
sées formèrent avec ses réflexions un ouvrage très-étendu,      qu'il fut obligé
de resserrer sous forme de propositions, pour l'offrir à la Faculté de mé-
decine de Paris. Ce mode de rédaction, ou peut-être même le sujet, ne fut
pas agréé par le professeur Halle, et Chervin fut forcé de ne donner qu'une
fraction de l'ouvrage. Néanmoins, celte thèse fut accueillie avec distinction,
et elle te méritait.
                                  ( Rriqvaphie