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DU BUGEY. 373 de charme les adolescentes amours de Thomas et de la belle Béatrix, fille de Guillaume, comte de Genevois; son refus hautain et vindicatif au comte de Bourgogne qui lui deman- dait Béatrix pour le comte Thomas, son pelit-fils : « Ne sait-il donc pas que son ayeul a occis mon père sur le col de Ta- mié? » Puis, le comte de Savoie enlevant la princesse Gene- voise à main armée, près de Rossillon, lorsqu'elle traversait le Bugey, conduite par son père, pour être mariée à Philippe- Auguste ; la célébration du mariage dans le château de Ros- sillon ; la captivité du comte, son père, détenu dans ce châ- teau et forcé, pour avoir sa liberté, de se constituer homme lige de son gendre et de lui rendre foi et hommage pour sa comté de Genevois. En brodant ce canevas historique, les chroniqueurs lui ont. communiqué l'intérêt du roman et le mouvement du drame. La sévérité de l'histoire ne permet pas de tout admettre; mais son impartial examen ne saurait tout rejeter, comme a fait Guichenon. Le château de Rossillon vit s'accomplir l'union du comte et de Béatrix; c'est un fait constant, attesté par Lévrier, auteur grave, et qui n'affirme que sur des documents sérieux , extraits des anciennes archives des comtes de Gene- vois. Son témoignage sur ce point donne du poids aux chroniques. D'autre part, les papiers des maisons religieuses, situées dans le voisinage de Rossillon et qui reçurent du comte Thomas de nombreuses libéralités, indiquent que ce prince résidait fréquemment dans ce château dont les ruines décorent le sommet d'un rocher placé à l'entrée des gorges de Saint-Rambert. L'aliénation par l'abbé Régnier prouve combien il était alors difficile aux abbés, revêtus d'un caractère pacifique, environnés de seigneurs ambitieux dont la guerre était l'oc- cupation habituelle, de maintenir leur puissance séculière. Les abbés d'Àmbronay, heureusement enclavés dans les