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468 BULLETIN BIBLIOGRAPHIQUE. Sous les yeux du soleil qui dore leur albâtre, Par quel art ces palais, ces temples, ces châteaux Descendent en amphithéâtre De paix et de félicité ! Evitons cette île abhorrée D'où les tyrans lançaient leurs arrêts inhumains, Là , Tibère vécut pour la mort des Romains ; Tibère, ce nom seul m'en interdit l'entrée. Fuyons ce vieux volcan qui jette dans les airs Des flots épais et noirs de soufre et de fumée ; Fuyons cette bouche enflammée Que la fable nomma la porte des enfers. Voguons, voguons plutôt vers la rive odorante Où des bois d'orangers, couronnés de fruits d'or, Sur les toits aplanis de la belle Sorrente Balancent mollement leur éternel trésor. Je salue, ô Baia, tes débris romantiques, Et crois entendre encor dans ton charmant séjour Les airs voluptueux et les chants poétiques Qu'inspiraient un beau ciel, le génie et l'amour. Te cours; mais l'horizon, dont l'éclat se dissipe, Tel qu'un songe léger passe devant mes yeux. Le soleil, s'abaissant au front du Pausilipe, Me jette ses brillants adieux. D'un éclat rose et bleu la teinte vaporeuse, Du Vésuve déjà colore le flanc noir, Et la brise des mers, d'une voix amoureuse, Soupire le concert du soir.