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                    El DK SA RÉPARATION.                    197

plirait avec une facilité effrayante des actions héroïques, dont
Dieu recueillerait tout le mérite puisque Dieu en serait l'uni-
que auteur. Une vue trop positive des biens futurs, un senti-
ment trop délicat de la joie spirituelle entraîneraient presque
irrésistiblement le cœur et la volonté vers Dieu, sans que pour
cela le premier ait un amour à lui, et la seconde une per-
sonnalité faite. Dieu, qui voit l'état des consciences, mesure
avec soin sa nourriture aux dispositions de notre tempéra-
ment spirituel.
   La délectation, ou la joie spirituelle, produit en nous le
goût du bien, et ce goût nous inspire la volonté de le faire.
La lumière produit en nous la vue du bien, et cette vue nous
en inspire la charité, et la charité, ou l'amour du bien, nous
porte à le réaliser. De là vient que ceux qui ont une grande
charité peuvent acquérir beaucoup de lumière ; et ceux qui
ont beaucoup de lumière possèdent de grands moyens pour,
obtenir beaucoup de charité. Enfin la force met en nous le
pouvoir d'agir; car la volonté veut, mais étant faible elle ne
veut que faiblement ; or il n'est rien qui ne demande une
forte volonté.
   Ceux à qui la lumière ne suffit pas, reçoivent la délecta-
tion, qui les conduit plus aisément vers le bien ; et ceux qui
ont plus de goût et plus de force , reçoivent la lumière ,
parce qu'ils ont assez de volonté pour le pratiquer une fois
qu'ils le connaissent. Selon que l'homme suit son cœur, ou
qu'il écoute son esprit, ou qu'il marche avec sa volonté, la
grâce s'adresse comme charité à son cœur, comme lumière
à son esprit, ou comme force à sa volonté.
   C'est ainsi que chacun des éléments du secours absolu
correspond h chacun des éléments de l'homme.



   Mais comment Dieu peut-il faire pénétrer la grâce dans