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                        MÉMOIRE          SUR L'ATLANTIDE,    'il

rochers : ils sont l à , selon toute apparence , depuis le
temps dô quelque grande inondation. Tout ce que j'avais vu
auparavant, et tout ce que je vis alors, me porte à placer
cette inondation postérieurement au déluge de l'Ecrilure-
Sainte. Je jetai d'un peu loin mes regards sur le Medhyq
(Descente de la montagne). Les formes étranges de ces r o -
chers brisés ou séparés les uns des autres, me confirmèrent
dans l'idée d'une submersion et me persuadèrent que ce dé-
luge était venu de l'ouest (Remarque précieuse qui montre
que le courant venait de la grande mer intérieure placée pré-
cisément de ce côté). » Ensuite Hornemann descend dans une
grande plaine appelée Sultin, où se trouvent des sources
abondantes, quoique le terrain y soit nu et aride (1).
   Ne pourrait-on pas considérer le grand lac salé Sibkah-eb-
 Lowdeah comme le reste d'un autre écoulement de cette
grande Méditerranée africaine. Sa forme allongée qui va du
sud au nord, son rapprochement du fond du golfe de Cabès,
la petite Syrte des anciens, sembleraient annoncer qu'il a servi
autrefois d'écoulement à un grand courant d'eau. 11 est vrai
que, suivant Shaw, des montagnes s'élèvent entre la mer et
le lac (2). Je pense pourtant qu'un examen plus approfondi
ferait connaître les vestiges d'une communication ancienne
entre l'extrémité nord du lac et la mer, par une rivière voi-
sine, nommée Akareah, qui se jette dans la mer près de là.
On observe à l'extrémité sud du lac l'entrée d'une grande
vallée qui sert de communication avec l'intérieur du Sahara,
et était sans doute un des canaux par lesquels la Méditerranée
africaine communiquait avec l'européenne. Là , suivant
Pline (3) et Pomponius Mêla (4), tombait une rivière assez

  ( i ) Voyage, t. I , p . 79 et suiv.
  (2) Voyage, t. I , p . 2 7 6 .
  (3) Livre V , ch. 4.
  U ) Livre I , ch. 7.