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                       MÉMOIRE SUR           L'AÏLANTIDE.                              31

les ecueils Cherby se rapprochaient beaucoup de l'Afrique et
peut-être y était-elle réunie vers le cap Bon. Les son-
dages du capitaine Smyth ont révélé l'existence de bancs
continus entre l'Afrique et la Sicile. Par le moyen des
îles Linose et Lampedouze , Malte se rapprochait aussi
beaucoup de l'Afrique. Celle-ci communiquait aussi avec la
Sardaigne et avec la Corse par une suite de petites îles dont il
reste encore l'île Galita. La Corse et la Sardaigne se réunis-
saient de leur côté par Capraia, Elbe et Gorgone au continent
de l'Etrurie et peut-être même à la Ligurie. Les Baléares et
les Pythiuses qui bordent l'Espagne à l'Orient lui étaient jadis
réunies. La côte d'Afrique, d'un autre côté, s'étendait bien
plus loin qu'elle ne fait maintenant vers le nord. Nous en
apporterons pour preuve les bas-fonds et la mer peu pro-
fonde qni bordent les côtes, surtout vers les Syrtes, et les îles
Kerkeni qui ont conservé dans leur nom celui de la ville de
Cercène qui y était bâtie sans doute et qui est si célèbre dans
l'histoire des Allantes. Or, celte ville était jadis sur le con-
tinent, ces îles en sont à quelque distance et un grand banc
de sable s'étend encore à plusieurs lieues au nord (1).
   Mais va-t-on peut-être nous dire, cette conformation an-
tique de la Méditerranée ne pourrait-elle pas remonter au-
delà des temps historiques les plus reculés ? Qu'est-ce qui

               « Una forel : venit medio vi pontus, et midis
               « Ilespenum siculo latus abscidit, arvaque et urbîs (Ui'bes).
               « LUtorc diductas angusto interluit œstu. »
                                                     ^ENEIDOS. Liv. III,   r.   4i3.

   Salluste, dans ses fragments incertains , s'exprime ainsi : « Ilaliam con-
jimctam Siciliœ constat fuisse ; sic médium spalium aul per hmnilitatem ebru-
tum est aquis, mil per angustum scission. Inde Rhegium nominalum. » Ex
Isidore-). Voyez Silius Italicus, liv. XIV, vers a ; et P. Claudien : In raplu
l'roserpinœ, liv. I ; Sénèque, Questions naturelles, liv. VI, eh. 29 ; Ferrara,
/ Campi Fleyrœi de. la Sicilia, pag. aGa et 35t ; Denys Periegete, v. 4G7.
   (<) V. d'Aly-Bey, t. I.