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   Vingt concurrents traitèrent la question proposée; mais aucun d'eux n'ayant
parfaitement rempli les vues de l'Académie , le prix fut retiré.
   Un des auteurs proposa d'employer les ouvriers au lavage des sables du
Rhône et à l'extraction des paillettes d'or qu'il doit renfermer ; mais l'expé-
rience a appris que rien n'y était plus stérile que celte recherche, puis-
qu'une compagnie, formée pour cette entreprise, et qui avait établi le chef-
lieu de ses travaux à Roquemaure , au-dessus du pont Saint-Esprit, avait été
forcée de les abandonner.
   Un autre veut qu'on assujettisse les ouvriers à des lois somptuaires , et que
l'on force citoyens et magistrats à se vêtir de soie.
   Un autre , dont le mémoire est écrit en latin et sur parchemin , pense que
l'emploi du chanvre , depuis l'instant où il a été roui jusqu'à ce qu'il soit
ouvré en cordages et en toile, est la manière la plus sûre et la moins dispen-
dieuse d'occuper les ouvriers de tout âge.
   Un autre propose aux négociants de former un fonds pécuniaire pour faire
travailler mille fabricants dans une saison de disette ; les produits seraient
emmagasinés, pour être ensuite vendus dans un temps propice.
   Les Mémoires des vingt concurrents doivent être maintenant encore dans
la bibliothèque de l'Académie de Lyon, au Palais des Arts.




   Deux lettres ont paru dans le Censeur au sujet de la non exécution des volon-
tés du major général Martin. Elles méritent d'être rapportées à cause des
 détails qu'elles contiennent.
   Voici la première -.
   L'institution de la Martinière devait s'appliquer aux filles comme aux garçons
(Article 2S du testament). Il n'y a que les garçons qui jouissent du bienfait,
quel qu'il soit, et l'on en prive la portion de la société qui en éprouve le plus
de besoin.
   L'établissement devait être fondé sur la place Saint-Saturnin et non ailleurs
{article 25 du testament). La raison en est évidente et sensible. C'est précisé-
ment ailleurs que, en absorbant la plus grande partie de la dotation, on a fondé
 La Martinière.
   Ces dispositions n'étaient point facultatives; elles étaient exigées , impéra-
tives, absolues; elles devaient être sacrées ; on les a violées.
   Ce n'est pas tout encore.
   Le général Martin consacre une somme importante à la délivrance des pri-
 sonniers; mais il veut, par un sentiment bien naturel sans doute , que cette