page suivante »
450 On ne voit plus courir cette grand chevauchée (1) On ne voit plus en rang la basoche ordonnée (2), Et tous les artisans courbent ores le col. Ce bateau somptueux qui souloit fendre l'onde A l'aime ascension du rédempteur du monde (3), N'est plus orné de garde en magnifique arroy. Non , ils ne courent plus rechercher la frontière Du duc savoisien, pour, d'une main guerrière, Appendre trionfans les escussons du Roy. Et encor l'envieux, d'un dictateur langage Blasme d'un cheual fol le très-ancien usage ; Ignorant d'où prouient son institution, Et ne sachant pourquoi la saincte confrairie De l'heureux Paraclet a esté estabiie , Il appelle folie une déuotion. Pour doncques refréner cest erreur populaire Qui laissant vérité recherche son contraire , Et se laisse piper à son dire commun , le leur présente au vray la véritable histoire Que nostre antiquité nous laisse pour mémoire, Afin de nous servir en un temps opportun. (1) Les deux plus fameuses Chevauchées qu'on ait vues à Lyon , sont celles de 1566 et de 1578. Une nouvelle édition du Recueilde ces deux chevauchées a été publiée par MM. B. D. L . , G. D. et A. P. ; Lyon , Barret, 1829 , in-8°. On y trouve quelques détails sur l'Abbaye de Malgouvert. (2) Il existe sur la création d'un roi de la Bazoche à Lyon , vers le milieu du xvie siècle, un poème latin inédit de Philibert Girinet, sacristain de l'é- glise de Saint-Etienne, à Lyon , mort curé et prieur de Saint-Just-en-Chevalet, sa patrie. M. Breghot du Lut se propose de le publier avec une traduction et des notes nécessaires pour en faciliter l'intelligence. Il y joindra une notice sur Girinet. Voyez Colonia , Hist. lût., II, 577. (3) Une fête magnifique avait lieu chaque année , le jour de l'Ascension , à l'IIe-Barbe. On doit à Bonaventure des Périers une relation en vers fran- çais de cette fête à laquelle il assista en 1539. M. Breghot en a donné une nouvelle édition, Lyon , Barret, 1825 , in-8.