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394 entier à la chimie, objet de sa constante prédilection. Il donna des leçons publiques, qui le firent connaître, et lorsque la France fut envahie par les armées étrangères, le comité de salut public, à la recommandation de Four- croy, le nomma l'un des quatre inspecteurs généraux pour la fabrication des poudres et salpêtres. Sa mission terminée , le comité , après avoir donné des éloges à la manière dont il l'avait remplie, lui demanda qu'elle était la récompense qu'il désirait: « U n e seule chose, répon- dit-il , une mention qui fasse connaître que ma petite ville a été la première à fabriquer le salpêtre révolutionnaire» » ïl n'est pas besoin de dire qu'une demande aussi désinté- ressée lui fut accordée sur-le-champ. De retour chez lui , M* Raymond , entraîné par son goût pour la chimie appliquée aux arts, éleva une fabri- que pour le blanchiment des fils de chanvre, au moyen du chlore, procédé qui venait d'être découvert par Bertho- let. Sa manufacture réussit d'abord au-delà de ses espé- rances; mais il voulut ajouter au blanchiment des fils ce- lui des toiles, et la mauvaise réussite de cette entreprise le décrédita. Il recourut aux conseils de Chaptal, qui diri- geait une blanchisserie de cotons filés où le chlore était employé avec succès. Malheureusement les conseils du savant manufacturier ne purent lui faire surmonter les dif- ficultés qui n'ont pas encore été vaincues, et la fabrique tomba entièrement. « Je ue savais plus à quel saint me vouer pour me sauver du naufrage, lorsque ma bonne étoile voulut que la création de l'école normale eût lieu. » Son district l'envoya à Paris comme élève. Après que les cours de l'Ecole normale furent fermés, Fourcroy, dont notre chimiste avait toujours conservé l'amitié , le fît nommer un des trois chimistes-préparateurs et instruc-