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entier à la chimie, objet de sa constante prédilection. Il
donna des leçons publiques, qui le firent connaître, et
lorsque la France fut envahie par les armées étrangères, le
comité de salut public, à la recommandation de Four-
croy, le nomma l'un des quatre inspecteurs généraux
pour la fabrication des poudres et salpêtres. Sa mission
terminée , le comité , après avoir donné des éloges à la
manière dont il l'avait remplie, lui demanda qu'elle était
la récompense qu'il désirait: « U n e seule chose, répon-
dit-il , une mention qui fasse connaître que ma petite ville
a été la première à fabriquer le salpêtre révolutionnaire» »
ïl n'est pas besoin de dire qu'une demande aussi désinté-
ressée lui fut accordée sur-le-champ.
   De retour chez lui , M* Raymond , entraîné par son
goût pour la chimie appliquée aux arts, éleva une fabri-
que pour le blanchiment des fils de chanvre, au moyen du
chlore, procédé qui venait d'être découvert par Bertho-
let. Sa manufacture réussit d'abord au-delà de ses espé-
rances; mais il voulut ajouter au blanchiment des fils ce-
lui des toiles, et la mauvaise réussite de cette entreprise le
décrédita. Il recourut aux conseils de Chaptal, qui diri-
geait une blanchisserie de cotons filés où le chlore était
employé avec succès. Malheureusement les conseils du
savant manufacturier ne purent lui faire surmonter les dif-
ficultés qui n'ont pas encore été vaincues, et la fabrique
tomba entièrement. « Je ue savais plus à quel saint me
vouer pour me sauver du naufrage, lorsque ma bonne
étoile voulut que la création de l'école normale eût lieu. »
   Son district l'envoya à Paris comme élève. Après que
les cours de l'Ecole normale furent fermés, Fourcroy,
dont notre chimiste avait toujours conservé l'amitié , le fît
nommer un des trois chimistes-préparateurs et instruc-