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392 gère ; cependant, le ton simple et la bonhomie qui ré- gnent dans tout Cet ouvrage, captivent le lecteur et lui font aimer en même temps le livre et l'écrivain. M. Raymond parle d'abord de ses parents, de ses pre- mières années. Ce chapitre est un des mieux écrits ; le portrait de sa mère, bonne et fantasque, dévote et un peu coquette, a une expression de vérité naïve. Il trace ensuite l'historique de ses études, dans lesquelles un tra- vail obstiné le rendit l'égal ou le supérieur de ceux de ses camarades à qui la nature avait accordé plus de faci- lité. Comme presque tous les jeunes gens élevés au sein des familles religieuses, il se crut appelé à l'état ecclésias- tique. Une chanson contre son professeur, qu'il fredonna par inadvertance devant ce dernier, le força à sortir du séminaire Saint-Iréuée de Lyon, où il était élève, et lui fit^abandonner cette vocation. « Sans cette maudite chan- son , dit-il, il est vraisemblable, qu'au lieu d'une vie agi- tée par tant de vicissitudes, j'aurais vécu paisiblement et uniquement occupé à faire des conversions. » Ceux qui ont été à même d'apprécier l'utilité de la carrière scienti- fique et industrielle de M. Raymond, donneront sans doute à la chanson une toute autre épithète. Il étudia la médecine à Montpellier. L à , l'exemple de jeunes gens plus riches l'entraîna à d'assez fortes dépenses, pour des vêtements qu'il nomme toilette de marquis. Cette toilette était due aux fournisseurs , à l'instar de celle de beaucoup de fashionables : mais ces messieurs laissent d'ordinaire l'inquiétude à leurs créanciers, tandis que le bon M. Raymond déplora amèrement une faute dont il s'exagère encore la gravité. Il fait une peinture comique de la sensation que produisit son brillant costume au milieu de sa famille.