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388 des applications nouvelles. Tout cela, ce n'était par pour en profiter personnellement, pour y chercher un place- ment avantageux de ses fonds^ c'était simplement pour contribuer à la propagation d'une chose utile ; aussi s'em- pressait - il de communiquer à tous les industriels qui s'adressaient à lui ce qu'une étude et des recherches cons- tantes, ce qu'une correspondance étendue avec les princi- paux savants et manufacturiers de l'Europe, pouvait lui fournir de connaissances propres à faciliter les progrès de nos fabriques. En même temps que M. Eynard était le conseiller, il était aussi le protecteur des hommes adonnés à l'indus- trie : un pauvre ouvrier, un obscur artisan sans ressource et sans appui , s'adressait-il à ce vénérable savant pour lui communiquer une découverte ou lui faire part d'une modification utile introduite dans un métier ou dans une machine , M. Eynard, après s'être bien assuré des avan- tages de son invention, s'empressait de lui fournir les moyens de l'appliquer immédiatement. Etait-il question d'une grande et riche industrie inconnue à notre ville, s'agissait-il de l'introduire à Lyon, M. Eynard ne consi- dérait pas les chances de perte qui ne sont que trop réelles dans toute entreprise manufacturière; il ne voyait que les avantages d'acclimater dans notre pays une nou- velle source de richesse pour la population lyonnaise. Personne n'ignore que M. Eynard avait des actions dans les principales compagnies industrielles, et en particulier dans la cristallerie de la Guillotière et la compagnie du gaz de Perrache. La vie d'un homme comme le respectable docteur Ey- nard n'est pas d'ordinaire semée d'événements bien dra- matiques : ce n'est pas dans le cabinet du savant que les