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grandes passions prennent naissance, et que les grandes
ambitions se développent; il nous reste donc peu à racon-
ter touchant la vie de l'homme utile que nous regrettons.
   Après avoir fait de bonnes études littéraires, M. Eynard
alla étudier la médecine à Montpellier ; c'est là qu'il fut
initié aux connaissances chimiques par Venel. Plus tard
il suivit à Paris les leçons de Macquer et de Rouelle, et
plus tard encore, celles du célèbre Fourcroy, car il ne
cessa jamais de se tenir au niveau des progrès de la
science.
    Reçu docteur à l'âge de vingt ou vingt-deux ans, en
 1769, M. Eynard vint exercer la médecine à Lyon. Après
 cinq ou six années de pratique, il fut nommé médecin de
l'Hôtel-Dieuj et remplit assez long-temps, avec dévoû-
ment les fonctions importantes qui lui étaient confiées.
    Mais les soucis et les sollicitudes pénibles qui accompa-
gnent nécessairement l'exercice de la médecine, dégoû-
tèrent enfin M. Eynard de sa profession; il tenait de sa
famille une fortune indépendante; il était libre; il dé-
posa un fardeau qui lui paraissait trop lourd; il aban-
donna l'art de guérir et se voua pour toujours aux sciences
industrielles.
   Depuis ce moment, la vie de M. Eynard fut une vie
d'atelier et de cabinet : tout son temps se passait à lire,
à forger, à tourner, à faire des expériences physiques et
chimiques, à recevoir les industriels et à visiter les manu-
factures.
   Lorsque l'institution La Martinière fut fondée, grâce
aux libéralités, du major-général Martin, M. Eynard,
nommé membre du conseil d'administration de cette école,
voulut contribuer aux succès de cet établissement si utile,
et lui fit don de son cabinet qui avait une valeur ass e