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387 du jeu des organes. Après quelques jours d'un élat valétu- dinaire, M. Ennemond Eynard a succombé presque subite- ment à une attaque d'apoplexie séreuse. Long-temps M. Eynard avait conservé , avec une bonne santé, l'intégrité parfaite de son intelligence; il n'y a, pas plus de trois ou quatre ans que ce vénérable protecteur des manufactures lyonnaises étonnait encore par la force de son esprit, par la solidité de son jugement, par la profondeur et l'étendue de son savoir, tous les hommes distingués qu'une communauté de goût et de dévoûment pour l'industrie et les sciences mettait incessamment en rapport avec lui. Jus- que-là sa mémoire avait conservé toute son activité, et il ne cessait de l'exercer, pour se tenir au courant du progrès des connaissances physiques et industrielles. M. Eynard possédait en effet une grande variété de con- naissances, et les faisait toutes converger vers un centre commun, l'industrie. Physicien instruit, chimiste savant, mécanicien habile et profond, il employait uniquement un savoir si varié et si utile à favoriser les progrès des manu- factures. L'industrie, telle fut la grande^ peut-être la seule passion de l'homme vénérable que nous venons de perdre; son intelligence, son savoir, sa fortune, et jusqu'au travail de ses mains, car M. Eynard avait une grande habileté dans la pratique des arts mécaniques, tout était au service de l'industrie et des industriels. Une découverte intéressante pour les manufactures ou l'économie domestique était-elle annoncée,M.Eynard s'en- quérait de suite de tous les détails qui pouvaient s'y ratta- cher, répétait avec empressement les expériences de son auteur, faisait confectionner à ses frais les appareils néces- saires pour en démonter les avantages et s'efforçait, par une étude approfondie et des recherches actives, d'en tirer