Pour une meilleure navigation sur le site, activez javascript.
page suivante »
                                     383
mémoire de son collègue, M. Eynard , nous allions mettre à
contribution ses lumières , que nous avons appris $ avec une
douloureuse surprise, sa fin tragique et déplorable.Car par quel
coup inopiné n'a-t-il pas été enlevé à sa famille et à la science!
Vendredi soir, 12 mai , en allant visiter M. Couchaud, place
Saint-Nizier, 4 , il est tombé dans une cave mal fermée
et située au bas de l'escalier (1). Malgré d'horribles meur-
trissures, il a trouvé en lui assez de force pour sortir lui-
même de cet abyme. Ramené en sa demeure , il y a bientôt
succombé à la suite d'un violent spasme nerveux.

   Nous n'attendrons pas, pour satisfaire la dette de notre
cœur, qu'une main plus exercée que la nôtre, ait, dans un
travail historique qui nous est promis par M. Levrat aîné,
rendu hommage au savant dont nous déplorons la perte ,
perte d'autant plus vive pour celui qui s'est chargé de ce soin
pieux qu'il était uni à M. Ozanam par la plus étroite ami-
tié. Lais sons au cœur le temps de se faire à cette cruelle
séparation. Attendons.

  M. Ozanam laisse au milieu de nous dans la douleur une
veuve, et, pour la consoler, deux fils , ses dignes représen-
tants ici-bas , pour le savoir et la vertu , l'un dans la carrière
du barreau, l'autre dans la chaire du missionnaire. M. Ozanam,
par ses consciencieux travaux en médecine et ses connaissan-
ces étendues et variées dans les lettres et les arts , jouissait
d'une haute réputation, réputation méritée! parmi les mé-
decins et les savants. Ses nombreux ouvrages et sa pratique


   (1) Nous apprenons à l'instant que la Société de Médecine vient de prendre
en son sein une décision toute en faveur de la sécurité publique. Elle se pro-
pose d'éveiller l'attention de l'autorité sur l'incurie et la négligence des
locataires et des portiers de chaque maison au sujet des caves toujours ou-
vertes, et dans lesquelles, vu l'obscurité , se renouvellent des accidents aussi
graves que celui auquel nous devons la fin prématurée de M. Ozanam.