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           A SAINTE BEUVE.



Vous avez hieii àitnè , n'ést-cè pas , doux poêle ,
Vous avez bien souffert ; et votre ame inquiète
A tremblé biéiî des fois d'un long regard d*âmôur ?
Vous avez bien géniij dans de secrètes larmes j
Sur les bonheurs muets, les voluptés ; les charmes ,
     El les rêves flottants dû jour ;

Sur les mots murmurés dans l'ivresse des rondes ,
Sur les désirs mauvais et sur les beautés blondes
Dont votre cœur ardent était trop euflânïmé,
Vous avez bien poussé des sanglots solitaires j
Et vous vous êtes dit en paroles austères :
     t Seigneur, Seigneur» j'ai trop aimé !
     <

« Seigneur j Seigneur j mon ame est une pécheresse
« Stérile en repentir et féconde en tendresse ;
« Inspirez lui, Seigneur , de célestes soupirs,
« Les douleurs du ciliée et les fortes du jeune,
« Refaites la j Seigneur * et vierge et toute jeune
     Se répandant en sairils désirs.* »

Puis vous avezmaudit lés amours insensées *
Et les vers pàrfuhiés et les tendres pensées j
Et les loisirs errants et les transports ëpars,
Vous avez fait votre ame et plus ferme et plus mure -,
Comme un guerrier sans peur cloué dans son armure
      Vous avez affronté les dards.

Oh ! votre vie est belle ! et dans ce vaste ab|me
Où chacun jette un nom ou modeste ou sublime -,
Aucun n'a retenti grand comtfié voire nom ;
Car vous avez écrit les maux de votre vie *
Et vous avez prêché la sanglante agonie
     Comme l'apotre dans Sion.