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Modérez-vous sur les choses indifférentes de la vie, et vous parviendrez à
être modéré sur les choses importantes—»

   Et pour conclusion final :

  « Ceux qui nous connaîtraient bien comprendraient la raison des inconsé-
quences de Jean-Jacques Rousseau. »

   M. Ampère ne retourna pas à Lyon : il resta à Paris,
plus actif d'idées et de sentiments que jamais. Il se remaria
au mois de juillet même de cette année : ce second ma-
riage lui donna une fille. Cette lettre de M. Ballanche, au
reste , sera la dernière pièce confidentielle que nous nous
permettrons: elle termine pour nous la jeunesse de M.
Ampère. En avançant dans le récit d'une vie, ces sortes de
confidences, moins essentielles, moins gracieuses, nous
semblent aussi moins permises. La pudeur de l'homme mûr
a quelque chose de plus inviolable, et c'est le travail
 surtout qui marque le milieu de la journée. Dans le récit
d'une vie comme dans la vie même, les sentiments émus,
cette brise du matin, ne reparaissent convenablement qu'au
 soir.
   Quoiqu'il en ait dit dans la note citée plus haut, M. Am-
père , si fortement occupé de métaphysique, ne s'y li-
vrait pas exclusivement. Les mathématiques et les sciences
physiques ne cessaient de partager son zèle. Six mémoires
sur différents sujets de mathématiques, insérés tant dans
le Journal de ïEcole polytechnique, que dans le Receuil
de l'Institut (des savants étrangers), déterminèrent le choix
que fit de lui, en 181 ly, l'Académie des Sciences pour
remplacer M. Bossut. Nommé secrétaire du Bureau con-
sultatif des Arts et Métiers (mars 1806), il servait assi-
dûment les travaux de ce comité, et ne devint secrétaire
honoraire que lorsqu'il eut donné sa démission en faveur