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de M. Thénard , dont la position alors était moins établie
que la sienne. Il fut de plus successivement nommé ins-
pecteur-général de l'Université (1808), et professeur d'a-
nalyse et de mécanique à l'Ecole polytechnique ( 1 8 0 9 ) ,
où il n'avait été jusque-là qu'à titre de répétiteur, profes-
sant par intérim. En un mot, sa vie de savant s'étendait
sur toutes les hases.
    Dans l'histoire des sciences physico-mathématiques, la
 mémoire de M. Ampère est jamais sauvée de l'oubli, à
 cause de sa grande découverte sur l'électro-magnétisme en
 1820. Dans l'histoire de la philosophie, pourquoi faut-il
 que ce grand esprit, qui s'est occupé de métaphysique pen-
 dant plus de trente ans, ne doive vraisemblablement lais-
 ser qu'une vague trace ? M. Maine de Biran lui-même, le
métaphysicien profond près de qui il se place, n'a laissé
 qu'un témoignage imparfait de sa pensée dans son ancien
traité de UHabitude et dans le récentvolume publié par Cou-
 sin. AprèsM,de Tracy, à côtéde M. de Biran, M. Ampère ve-
nait pourtant à merveille pour réparer une lacune. M. Cou-
sin a remarqué que ce qui manque à la philosophie de M. de
 Biran, où la volonté réhabilitée joue le principal rôle,
 c'est l'admission de l'intelligence, de la raison , distincte
comme faculté, avec tout son cortège d'idées générales,
de conceptions. N u l , plus que M. Ampère, n'était propre
à introduire dans le point de vue , qu'il admettait, de
M. de Biran, cette partie essentielle qui l'agrandissait. Lui,
en effet, si Ton considère sa tournure métaphysique, il
n'était pas, comme M. de Biran, la volonté même , dans
sa persistance et son unité progressive ; il était surtout
l'idée. Sans nier la sensation, trop grand physicien pour
cela, sans la méconnaître dans toutes ses variétés et ses nu-
ances, combien il était propre, ce semble, entre M. de