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361 de M. Thénard , dont la position alors était moins établie que la sienne. Il fut de plus successivement nommé ins- pecteur-général de l'Université (1808), et professeur d'a- nalyse et de mécanique à l'Ecole polytechnique ( 1 8 0 9 ) , où il n'avait été jusque-là qu'à titre de répétiteur, profes- sant par intérim. En un mot, sa vie de savant s'étendait sur toutes les hases. Dans l'histoire des sciences physico-mathématiques, la mémoire de M. Ampère est jamais sauvée de l'oubli, à cause de sa grande découverte sur l'électro-magnétisme en 1820. Dans l'histoire de la philosophie, pourquoi faut-il que ce grand esprit, qui s'est occupé de métaphysique pen- dant plus de trente ans, ne doive vraisemblablement lais- ser qu'une vague trace ? M. Maine de Biran lui-même, le métaphysicien profond près de qui il se place, n'a laissé qu'un témoignage imparfait de sa pensée dans son ancien traité de UHabitude et dans le récentvolume publié par Cou- sin. AprèsM,de Tracy, à côtéde M. de Biran, M. Ampère ve- nait pourtant à merveille pour réparer une lacune. M. Cou- sin a remarqué que ce qui manque à la philosophie de M. de Biran, où la volonté réhabilitée joue le principal rôle, c'est l'admission de l'intelligence, de la raison , distincte comme faculté, avec tout son cortège d'idées générales, de conceptions. N u l , plus que M. Ampère, n'était propre à introduire dans le point de vue , qu'il admettait, de M. de Biran, cette partie essentielle qui l'agrandissait. Lui, en effet, si Ton considère sa tournure métaphysique, il n'était pas, comme M. de Biran, la volonté même , dans sa persistance et son unité progressive ; il était surtout l'idée. Sans nier la sensation, trop grand physicien pour cela, sans la méconnaître dans toutes ses variétés et ses nu- ances, combien il était propre, ce semble, entre M. de