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ter de ce que tu sais et prier pour vous deux.» — Ainsi
vivant en attente, aspirant toujours à la réunion avec sa
femme , il n'en voyait le moyen que dans sa nomination
au futur lycée de L y o n , et s'écriait : « Ah ! lycée, lycée,
quand viendx"as-tu à mon secours ? »          '
   Le lycée vint, mais sa femme, au terme de sa maladie,
se mourait. Les dernières lignes du journal parleront
pour m o i , et mieux que moi :
    « 17 avril ( 1 8 0 3 ) , dimanche de Quasimodo. Je revins de Bourg pour
ne plus quitter ma Julie.
    ... 13 mai, dimanche. Je fus à l'église de Polémieux, pour la première
fois depuis la mort de ma sœur.
    ... 7 juin , mard^, saint Robert. — Ce jour a décidé du reste de ma vie.
    14 mardi. — On me fit attendre le petit lait à l'hôpital. J'entrai dans l'é-
 glise, d'où sortait un mort. Communion spirituelle.
    ... 13 juillet, mercredi, à neuf heures dumatin!
    { Suivent les deux versets : )
   Multa flagella peccatoris, sperantem autem in Domino misericordia cir-
cumdabit.
   Firmabo super te oculos meos et instruam te in via hâc quâ gradieris. Amen.»

   C'est sous le coup menaçant de cette douleur, et à l'ex-
trémité de toute espérance, que dut être écrite la prière
suivante, où l'un des versets précédents se retrouve :

    « Mon Dieu, je vous remercie de m'avoir créé, racheté et' éclairé de
votre divine lumière, en me faisant naître dans le sein de l'église catholique.
Je vous remercie de m'avoir rappelé à vous après mes égarements ; je vous
remercie de me les avoir pardonnes ; je sens que vous voulez que je ne vive
que pour vous, que tous mes moments vous soient consacrés. M'ôterez-vous
tout bonheur sur cette terre ? Vous en êtes le maître, ô mon Dieu ! mes
crimes m'ont mérité ce châtiment. Mais peut-être écouterez-vous encore la
voix de vos miséricordes : Multa flagella peccatoris, sperantem autem, etc. J'es-
père en vous , ô mon Dieu ! mais je serai soumis à votre arrêt, quel qu'il
 soit. J'eusse préféré la mort; mais je ne méritais pas le ciel, et vous n'avez
 pas voulu me plonger dans l'enfer. Daignez me secourir pour qu'une vie pas-