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348 qui, par ses expériences et ses découvertes, fera faire à l'électricité et au galvanisme un pas comparable à celui qu'ont fait faire à ces sciences Franklin et Volta , mon but spécial étant d'encourager et de fixer l'attention des physiciens sur cette partie de la physique, qui est, à mon sens, le chemin des grandes découvertes. » M. Am- p è r e , aussitôt cet exemplaire du Moniteur reçu de Lyon, écrivait à sa femme : « Mille remerciements à ton cousin de ce qu'il m'a envoyé, c'est un prix de 60,00 francs que je tâcherai de gagner quand j'en aurai le temps. C'est pré- cisément le sujet que je traitais dans l'ouvrage sur la phy- sique que j'ai commencé d'imprimer ; mais il faut le per- fectionner et confirmer ma théorie par de nouvelles expériences. » Cet ouvrage, interrompu comme le p r é - cédent, n'a jamais été achevé. Il s'écrie encore avec cette bonhomie si belle quand elle a le génie derrière pour ap- puyer sa confiance : « Oh! mon amie, ma bonne amie, si M. de Lalande me fait nommer au lycée de Lyon, et que je gagne le prix de 60,000 francs, je serai bien con- t e n t , car tu ne manqueras plus de rien... » Ce fut Davy qui gagna le prix par sa découverte des rapports de l'at- traction chimique et de l'attraction électrique, et par sa décomposition des terres. Si M. Ampère avait fait quinze ans plus tôt ses découvertes électro-magnétiques, nul doute qu'il n'eût au moins balancé le prix. Certes, il a répondu aussi directement que l'illustre Anglais à l'appel du pre- mier Consul, dans ce chemin des grandes découvertes : il a rempli en 1820 sa belle part du programme de Napoléon. Mais une autre idée, une idée purement mathématique, vint alors à la traverse dans son esprit. Laissons-le racon- ter lui-même : « Il y a sept ans, ma bonne amie , que je m'étais proposé un problème