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«   Wetstein, mais on lui demande à voir le tout avant que
«  de commencer. La précaution est juste , à cause que l'au-
«  teur étant avancé-en â g e , on peut craindre q u e , s'il r e s -
«  tait seulement un tome à faire , sa mort ne lui permît pas
«   de l'avancer (1). » — « Vous me direz ce que c'est que le
«  dessein de Chappuzeau , qui traduit en français ce gros
«   Lexicon-Va. ( 2 ) , sans prendre garde que M. Moréri fait réim-
«  primer son Dictionnaire         français, tellement a u g m e n t é ,
«  qu'il sera de 2 vol. in-folio, et que tous les F r a n ç a i s , en
«  faveur de qui Chappuzeau travaille , préféreront toujours
«  le Dictionnaire d'un prêtre à celui d'un huguenot. J'excepte
«  pourtant ceux du petit troupeau, mais ils ne suffisent pas
«  pour le débit d'un livre comme cela (3). »
   Chappuzeau erra long-temps en différentes cours d'Alle-
magne jusqu'en 1664, époque où il eut le bonheur de faire
jouer à P i r m o n t , au mois de j u i n , une peiite comédie en
trois actes , intitulée : Les Eaux de Pirmont. La duchesse de
Brunswick-Hanover, devant qui cette pièce fut représentée ,
ayant été satisfaite des louanges que lui avait données l'au-
teur, et le croyant capable de bien diriger une troupe de co-
médiens français, le chargea du soin de celle de H a n o v r e ,
qui passait pour la meilleure de l'Allemagne. C'était là ce
que désirait Chappuzeau, q u i , dans cette même p i è c e , fut
peint sous le nom de Polydas, et q u i , après s'être vanté de
composer avec une extrême facilité, ajoute:

           Je suis un pou chimiste , e t , nous autres poètes ,
           Devons avoir de tout des notions parfaites ;
           Oui, je vous servirai, etc.

                           ALCASDKE , ami de Polydas.

           Tu connais donc la troupe ?


    (1) Lettre CCX, du 51 mars 1.698.
    (2) Celui d'Hotmail.
    (3) IrtfreXXXV, du 1 e r janvier 1680.