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ni la faim, ni la soif, ni le froid, puisqu'ils n'y ont
pas été condamnés.
    Un coupable qui subit la peine de sa faute est un
débiteur qui paie sa dette; ce coupable est un homme,
il ne faut pas l'oublier; il faut encore moins oublier
qu'il est destiné à rentrer dans le sein de la grande
famille dont il a momentanément troublé l'harmonie.
La société doit donc s'abstenir de tout ce qui serait
 propre à le pousser au désespoir, et à faire naître en
lui des désirs et des projets de vengeance pour l'avenir.
    Le législateur n'a pu se dispenser de qualifier les
 faits d'une manière^ abstraite et absolue, et indépen-
 damment de la position des individus. Mais ce n'est
 point ainsi que jugent le philosophe|et le moraliste.
 Avant de faire la théorie du crime, a dit Mirabeau,
 il faut [faire celle de la pauvreté. Rien n'est plus
 plus vrai : il serait injuste de juger le coupable d'après
 les faciles vertus de l'opulence. On doit tenir compte
 de l'éducation, de l'empire des circonstances, de la
 durée des combats,» des conseils de la faim, des sug-
 gestions de la misère. Que d'hommes vivent grands et
 honorés, qui seraient en prison peut-être s'ils avaient
  été aux prises avec le besoin!
    Deux hommes seulement ont eu le courage de ren-
 dre leur confession publique. Eh bien! si ces deux
 hommes célèbres eussent été pris au mot par le Code
 pénal, le premier eût été marqué peut-être, et le se-
 cond envoyé aux galères ! On a nommé avec moi saint
  Augustin et Je an-Jacques.
     fl. est sans doute indispensable de réprimer et de