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   Que ceux qui trouveraient ces réflexions empreintes
d'un philanthropisme exagéré, veuillent bien lire tous
les publicistes qui se sont occupés des prisons, et no-
tamment Howard , Necker, MM. de Beaumont, Lucas
et quelques autres, et ils me trouveront bien froid peut-
être auprès d'eux.
   I>es exceptions au régime général ont été faites
en faveur des prévenus; on y applaudira sans doute.
Les prévenus sont réputés innocents jusqu'à juge-
ment établissant le contraire. Us ont donc droit à
tous les ménagements compatibles avec la sûreté de
la prison. Si on n'en est pas encore arrivé à indem-
niser les prévenus reconnus innocents, ce qui serait
cependant souverainement équitable, qu'au moins la
société ne se ménage pas le regret ni le tort d'avoir
aggravé son erreur, par un traitement que rien ne ren-
dait nécessaire.
   Quant aux condamnés, la prison n^est autre chose
pour eux que la privation de la liberté, avec la sou-
mission aux règles de discipline, indispensables pour
le maintien de l'ordre. Toute souffrance qui ne serait
pas la conséquence nécessaire de cette privation, se-
rait une aggravation de peine qu'il n'est permis à per-
sonne d'infliger. La conséquence de ce principe, c'est
que la société doit subvenir à tous les besoins vérita-
bles des prisonniers. On ne doit leur laisser souffrir

depuis que la surveillance et le service intérieur des prisons
ont été confiés à des [frères et à des sœurs voués à cette œuvre
dont ils s'acquitlent avec un zèle et un esprit d'abnégation
que le sentiment religieux est seul capable d'inspirer,"