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283 Benoît Biscop et Wilfrid (1), qui étaient partis d'Angleterre pour aller à Rome visiter les saints lieux et raconter les triom- phes brillants des missionnaires de la Grande-Bretagne. Le souvenir d'Ennemond se rattache à l'abbaye des reli- gieuses de Saint-Pierre ; il en est même regardé comme le second fondateur. S'il faut en croire un testament qui lui est attribué, mais qui est évidemment un peu suspect^ ce mo- nastère aurait été fondé au III e siècle de l'ère chrétienne (2). Un Lyonnais , nommé Albertus, converti à la foi du Christ après le martyre de saint Irénée, construisit alors sur l'em- placement du palais Saint-Pierre une petite recluserie, où il consacra à Dieu ses deux filles , Radegunde et Àldegunde, et sa nièce (3). Cet endroit, isolé entre deux rivières, où les soldats de Sévère avaient entièrement détruit les habitations, convenait très-bien à la vie monastique. D'ailleurs il était sanctifié par la crypte de saint Polhin et par l'église des Apô- tres , qui se trouvaient à deux cents pas de là , dans le lieu où l'on voit aujourd'hui l'église de Saint-Nizier. Le monastère de Radegunde et d'Aldegunde devint considérable dans le IVe siècle ; mais dans le Ve, il subit le sort de tous les mo- numents religieux qui se trouvaient sur le passage des bar- bares. Godegisille, roi de Bourgogne ou des Burgundes, et la reine Theudelinde, son épouse , firent rebâtir le monas- tère au commencement du VIe siècle. Ennemond augmenta les revenus de cette abbaye dans le YII C , et fut, long-temps après sa mort, une cause innocente de querelles religieuses entre l'abbesse de Saint-Pierre-les-Nonains et le chapitre de Saint-Nizier, qui se disputaient la possession de ses reli- ques (4). Cependant les vertus d'Ennemond et le mépris qu'il mani- (1) Wilfrid, jeune Anglais, qui fut disciple d'Ennemond et plus tard évè- que d'Iorck , célèbre par sa piété. A. P. (2) Biographie universelle ,' art. de Saint-Chamont, par A. Péricaud. (3) Du Tems, clergé de Fr. IV, 105. (4) G allia christ, tom. IV, pag. 283. — Clerjon, tom. II, 22.