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277 taiit de choses merveilleuses pour les arts et pôUr les lettres. On a consigné dans tous les livres d'érudition les insignes bienfaits dont nous lui sommés redevables ; Lyon, qui le vit au sein de ses murs, lui peut vouer une gratitude éternelle ; Car Cette cité a beaucoup reçu dé sa munificence. C'est par Charlemâgne principalement que nos pères ont eu cette école célèbre jadis, et qui conserva dans nos contrées le peu de lumières qu'il y avait alors, au milieu des ténèbres qui s'ap- pesantissaient sur le monde. Elle fut illustrée par des hom- mes peu communs et qui ne sont point à dédaigner aujour- d'hui: par Leidrade, Florus, Agobard, Amolon etRemigius; c'étaient là de célèbres théologiens et d'éclatantes lumières de l'école de Lyon. Elle était renommée encore plus de deux cents ans après, lorsque Mayeul, qui fut abbé de Cluny, venait s'y former à la philosophie (et la philosophie, dans le langage de Ces temps-là , comprend toutes les hautes scien- ces), sous la discipline d'Antoine, homme érudit et prudent, Comme l'appelle Odilon, biographe de Mayeul (1). Un évêque de Lyon fit beaucoup pour cette école et aussi pour toute la Cité. Voici ce qu'il écrivait un jour à Charlemâgne : « Au puissant Charles, empereur, Leidrade, évêque de Lyon, salut. a Mon seigneur, mon saint et magnanime empereur , je sup- plie la clémence de votre altesse d'écouter d'un visage serein cette courte demande, afin que les choses ici conte nues puis- sent être notifiées à votre prudence très-pieuse, et qïie votre douce bonté se souvienne de ma pressante supplication. Autre- fois vous avez voulu me destiner, moi, le plus petit de vos ser- viteurs 5 au gouvernement de l'église lugdunaise, quand bien même j'étais indigne et au-dessous de cet emploi, Mais vous, qui regardez moins au mérite des personnes que vous ne consultez votre clémence accoutumée, vous en avez agi avec moi comme il a plu à votre ineffable bonté, sans aucun litre (1) ThomaSsin , Disciple de l'Eglise, tortt. u , pag. 288.