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nieux comme l'aspect général de notre Saint-Nizier. Une nef,
deux bas-côtés , une croisée , un chœur, deux chapelles apsi-
daires et deux rangs de chapelles latérales échelonnées sous
les sous-aîles, forment l'édifice. Une rose dont les ramifica-
tions de pierre ou meneaux sont accidentés d'une manière gra-
cieuse , occupe l'un des deux revers latéraux des croisillons.
Les fenêtres qui éclairent le vaisseau sont d'un galbe heu-
reux ; il en est de même de celles qui régnent au-dessus de
la riche galerie. Le revers de la façade, cette partie des basili-
ques toujours ingrate pour l'architecte chargé de la décorer,
est percée d'une ouverture à plein-cintre qui n'est nullement
en harmonie avec la pensée génératrice de l'œuvre, et se
rattache à l'érection du frontail inachevé. Rien de plus franc^
de plus précis que l'arc ogival des travées et des fenêtres
de Saint-Nizier. Dans la voûte, la galerie et les piliers de
cette basilique, l'art a véritablement épuisé toutes ses séduc-
tions, tous ses moyens de plaire aux yeux et à l'esprit par
le travail, au cœur par le symbolisme; et dans tous ces
prodiges , dans tous ces jeux d'artistes , rien d'équivoque ,
rien de douteux , rien de mou , rien d'anarchique, rien d'é-
tudié jusqu'à devenir pénible ; partout verve dans la pensée
première , suite et liaison dans les motifs , hardiesse dans le
jet, régularité dans les caprices, sagesse dans la prodigalité.
    Cette église a été consciencieusement restaurée par M. Fol-
let, architecte. Il a fort bien compris la langue de son devan-
 cier^ auquel., dans son respect et son admiration , il s'engage,
 dit-on , si l'on parvient à le lui faire connaître , à élever, à
 ses frais , un marbre funéraire.
    M. Pollet a si amoureusement caressé les églises d'Ainay et
 de Saint-Nizier, qu'on peut presque regarder ces deux mo-
 numents comme sa chose.
    Le croisillon de la basilique placé du côté de l'épîlre, à
 droite du spectateur, est aveugle: on a suppléé à ce défaut
 d'yeux par une fenêtre et une rose peinte, en attendant la
 réédification de la rose réelle dont il ne fut sérieusement