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271 nieux comme l'aspect général de notre Saint-Nizier. Une nef, deux bas-côtés , une croisée , un chœur, deux chapelles apsi- daires et deux rangs de chapelles latérales échelonnées sous les sous-aîles, forment l'édifice. Une rose dont les ramifica- tions de pierre ou meneaux sont accidentés d'une manière gra- cieuse , occupe l'un des deux revers latéraux des croisillons. Les fenêtres qui éclairent le vaisseau sont d'un galbe heu- reux ; il en est de même de celles qui régnent au-dessus de la riche galerie. Le revers de la façade, cette partie des basili- ques toujours ingrate pour l'architecte chargé de la décorer, est percée d'une ouverture à plein-cintre qui n'est nullement en harmonie avec la pensée génératrice de l'œuvre, et se rattache à l'érection du frontail inachevé. Rien de plus franc^ de plus précis que l'arc ogival des travées et des fenêtres de Saint-Nizier. Dans la voûte, la galerie et les piliers de cette basilique, l'art a véritablement épuisé toutes ses séduc- tions, tous ses moyens de plaire aux yeux et à l'esprit par le travail, au cœur par le symbolisme; et dans tous ces prodiges , dans tous ces jeux d'artistes , rien d'équivoque , rien de douteux , rien de mou , rien d'anarchique, rien d'é- tudié jusqu'à devenir pénible ; partout verve dans la pensée première , suite et liaison dans les motifs , hardiesse dans le jet, régularité dans les caprices, sagesse dans la prodigalité. Cette église a été consciencieusement restaurée par M. Fol- let, architecte. Il a fort bien compris la langue de son devan- cier^ auquel., dans son respect et son admiration , il s'engage, dit-on , si l'on parvient à le lui faire connaître , à élever, à ses frais , un marbre funéraire. M. Pollet a si amoureusement caressé les églises d'Ainay et de Saint-Nizier, qu'on peut presque regarder ces deux mo- numents comme sa chose. Le croisillon de la basilique placé du côté de l'épîlre, à droite du spectateur, est aveugle: on a suppléé à ce défaut d'yeux par une fenêtre et une rose peinte, en attendant la réédification de la rose réelle dont il ne fut sérieusement