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pour toute innovation et la crainte de voir reparaître les assi-
gnats , sont des obstacles qui ne peuvent être vaincus que par
la volonté du souverain ; 2° que les ouvriers n'ont point mis
a profit les leçons de la révolution pour devenir laborieux
et sages, et sont au contraire plus dissipateurs que dans l'an-
cien régime.
   Le seul moyen d'empêcher les ouvriers d'être à la fui de
leur vie à la charge de la société et de les rappeler aux
idées d'ordre et d'économie, c'est d'établir, dans la ville de
Lyon, une Caisse d'Artisans, dans laquelle chaque ouvrier
serait tenu de verser le 20= de son salaire. Ce 20e peut être
évalué à 54 francs par année pour les hommes , et à 45 francs
pour les femmes. 54 francs versés chaque année pendant 40
ans avec l'accumulation des intérêts à 4 p. op, produiraient
un capital de 6855 francs 85 centimes.
   45 francs produiraient, au bout du même temps, 5707
francs 14 centimes.
   Ainsi, en admettant qu'on peut faire cette retenue depuis
l'âge de 20 ans jusqu'à 60, les hommes auraient 342 francs
79 centimes de rente, et les femmes 285 francs 36 centimes,
et un capital à laisser à leurs enfants.
   Dans le cas où ils n'auraient pas des enfants, ou s'ils en
avaient qui ne les aidassent pas , ils seraient autorisés à pla-
cer leurs fonds en viager à la caisse municipale de la ville, ce
qui leur procurerait une rente ; savoir : aux hommes de 700
francs, et aux femmes de 600 francs.
   L'établissement de cette Caisse , par la conservation et la
fructification des épargnes des ouvriers , écarterait d'eux le
 plus grand des malheurs : la misère dans la vieillesse ; il est
 à croire que par les moyens que nous allons indiquer, elle
 procurerait l'aisance et le bonheur au plus grand nombre.
 Que de gens fortunés ayant des amis , des parents ou des
 personnes à qui ils s'intéressent, dans celte classe d'hommes
 que les vices d'éducation ou l'inconduite réduisent à cet état
 précaire qui tient de l'infortune et de la misère, sont forcés