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237 Et que sou souvenir me poursuit en Vous lieux, Et qu'elle , est loin du monde et n'a jamais de fête , Ni de danse le soir, ni de fleurs sur la tête ; Peut-être ils comprendraient qu'hélas! il n'est plus doux De prendre part sans elle & la gaîté de tous ; Ils comprendraient pourquoi chaque plaisir m'effleure , Sans m'entraîner ; pourquoi je suis triste et je pleure, Philibert LEDUC. Bourg. — Janvier 1836. «rîTSa® i-j- ii OH ! Si J'ÉTAIS POÈTE ! « La gloire ne sait point ma demeure ignorée.. Ch. BEUGNOT. Oh ! si j'étais poète ! oh ! s i , dès ma naissance, Une fée eut chanté ma bien-venue au jour... Si Valinore eut bercé ma poétique enfance De ses pleurs consolants, de ses hymnes d'amour.... Combien j'anrais béni le sort qui m'a fait naître Fier dans l'obscurité, fort contre la douleur, Inapte à servir aucun maître , Mais du beau, mais du vrai, fervent adorateur ! Oh ! que tous les pensers qui couvent dans mon ame Se fussent exhalés en sons mélodieux Que dans mes vers surtout, l'ange qu' on nomme îemme Eut paru beau, divin, tel qu'il est à mes yeux ! Comme ce Lamartine , à la puissante lyre, J'anrais d'une auréole entouré votre nom ; Mon luth , à votre aspect, tressaillerait, Elvire, Comme à l'éclat du jour l'harmonieux Memnon ! Mais je n'ai point reçu la lyre du poète ; Toute ma poésie, hélas! est dans mon cœur. Elle s'y réfugie obscure, humble, muette, De crainte d'exciter un sourire moqueur. Que vous importe à vous quelques vaines paroles ? Vos attraits, votre esprit manquent-ils d'encenseur? Laissez-moi vous chanter non point en vers frivoles, Mais du cœur, mais tout bas, comme on chante une sœur! F. Coigneî.