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qu'elle fut. baptisé en France de ce nom là. Le Français vit de tout. Nos'con-
temporains ont conservé le souvenir des dernières apparitions de cette épidé-
mie. Elles eurent lieu, à Lyon, en 1754 , 1763, 1780 et 1782. Ce fut à ces
deux dernières époques qu'on donna à la grippe les noms de la Folette 9 la
Coquette, la Grenade. Et comme chez nous tout finit par des chansons,
elle eut les honneurs d'un gai vaudeville, licencieux comme ils l'étaient pres-
que tous alors. Nous n'avonspu recueillir que le refrain. Le sujet, le voici : c'est
une jeune fille q u i , dans chaque couplet, énumère un des symptômes de son
mal, et son mal n'est, sous l'équivoque , autre chose que la conséquence
d'une faiblesse de cœur. Le refrain donnera une idée de cette gravelure. "
                             Maman , le mal que j'ai
                         C'est la grippettc , c'est la grippette ,
                             Maman le mal que j'ai
                         C'est la grippette du mois de mai.
  Nous ne sommes guéres plus sages que nos pères , car il est question dans
îe moment d'un vaudeville, où la grippe sera traduite à la barre du parterre
lu Gymnase. Robert Macaire et son camarade Bertrand sont venus à Lyon
)0ur assurer contre la grippe et les voleurs , et tous deux sont, à la fin, grip*
)és.... par les gendarmes. Nous verrons bien.             Léon BOITEL.
talie ; le i5 elle avait visité Livourne , et à la fin du mois, elle avait paru à Naples e t à Ma-
[rid. De là , elle se répandit dans le Nouveau-Monde , et d'abord dans la Nouvelle-Angleterre,
luivant sa carrière au m i d i , elle passe aux Barbadcs et à la Jamaïque , puis tournant au sud-
st , elle visite le Pérou et le Mexique. Les symptômes dans ces régions lointaines étaient
JS mêmes que ceux qui l'accompagnaient en Europe. Les chiens et les chevaux subissaient la
nême influence. Le froid avait été très-rigoureux. Elle ne s'était déclarée que par un temps
lumide et doux. E n 1737 , on la voit en Angleterre : Huxham en a donné la description.
   E n 1742 , elle commence en Allemagne et elle passe successivement en Hollande , en An-
leterre , en France, en Italie : 2,000 personnes succombèrent à Rome. C'est peut-être , comme
> fait observer Seumert, parce que les médecins italiens se montrent trop empressés de tirer
 u sang aux malades : IïALlci ftlEDlCl PROMPïi NIMTS AD MtTTENDUM SANGUINEM. En 1743 , la
 rippe parcourt l'Italie , la France et l'Angleterre. Huxham dit qu'en une semaine elle enleva
 ,0*0 personnes à Londres ; les chevaux et les daims , mais surtout ces derniers , sont violera-
 ient atteints. Pour la première fois, à cette époque, on lui décerne en France le nom de 13 GRIPPE.
 \n 17/40, elle règne en Allemagne. E n 1738, en Ecosse. En 1780, elle recommence ces excursions
 ans toute l'Europe , partant de l'Allemagne. Baker fait observer que les ravages de l'épidémie
 ont beaucoup plu s forts dans la ville de Londres que dans les faubourgs.
    A Breslau , la mortalité fut de 100 personnes par jour. Elle avait commencé en février, elle a
 ni en juillet. En octobre, elle passa en Amérique. En 1767, toute l'Espagne se trouve envahie ;
 a 1775, nouvelle irruption de l'épidémie en Europe. Elle s'attaque également à l'homme et aux
 limaux. Pour la première fois , à cette époque, elle prend le nom générique d'iKFLUENZA, Ce
 lot italien, cacactédsa l'influence prétendue des éléments. L'épidémie avait commencé en Italie,
  .n 1780, la France et l'Angleterre sont attaquées. En France, on lui décerne les divers noms de
  1 FOLLETTE, la COQCETTE , la GRENADE , etc. En 1782, la Russie , la Suède et l'Allemagne sont
  >us l'influence. Un fait curieux, c'est que dans la soirée du a janvier, le thermomètre s'était élevé,
   St-Pétersbourg, de 35 degrés au-dessous de zéro à 5 degrés au-dessus. Le même jour, 3o,ooo
  ersonnes souffrent de l'affection catharrale. Les Allemands l'ont nommée BLITZ KATHAZ ( l ' é -
   [air catarrhal ) pour caractériser sa rapide invasion. Des marins, à bord des escadres anglaises
   t hollandaises, en furen% atteints.
  Vers la même époque, la même maladie paraît à Smigaglia dans les Etats-Romains, après un
 ?age. De là , elle se répand dans la Romagne , l'Ombrie, le Latïum, la Toscane et les légations ;
 lie passe à "Venise, puis, rentrant sur le continent, elle visite Pavie, Vérone, La Bresce et le Mi-
 mais. E n 1799, on la voiten Russie, à Cason , à Moscou, à St-Pétersbourg, à Cronstadt. E n
 3oo, elle est dans le midi de la France -, en lîioa, en Italie et en France ; en I 8 I 3 , en France?;
 î 1817, en Angleterre et en France ; en i833, dans toute la Grande-Bretagne. Il est probable
 ne cette année elle fera encore le tour de l'Europe,
   En parcourant ce tableau chronologique, on acquiert la certitude que l'épidémie est l'inévî-
 .ble conséquence d'un froid rigoureux remplacé par un temps humide. Elle a presque toujours
  >mrncneé en novembre, décembre et janvier, et si quelquefois elle s'est montrée en été, son
  >parition a toujoursété annoncée et accompagnée par un froid insolite e^ une grande humidité- »