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procès-verbaux de ces plaids ambulatoires tenus par les
Comtes, mais ceux des plaids inférieurs tenus par les Viguïers
nous manquent, ce qui provient sans doute de ce que les
jugements de ces derniers étant de moindre importance et ra-
rement définitifs, on ne se donnait guère la peine de les li-
beller.
    Les revenus des comtes , en qualité de fonctionnaires
 royaux, consistaient principalement dans le produit des ter-
res du domaine comital( terrœ comitalis) dont il avait l'usu
 fruit entier, mais dont il ne pouvait aliéner la propriété sans
 l'autorisation du roi. Il avait, en outre, une part dans certains
 revenus du fisc royal, dans les amendes et confiscations en-
 courues par sentence juridique.
    Ces revenus étaient indépendants des bénéfices que les com-
 tes tenaient de la libéralité de leur souverain.
    Avant même que leur dignité fut héréditaire, les comtes
 devinrent naturellement les plus grands propriétaires de la
 province -, on les vit s'enrichir progressivement par la muni-
 ficence des rois (bénéficia) et par l'acquisition des meilleures
 fermes (conquisita) qu'ils achetaient avec l'excédant des gros
 revenus de leurs bénéfices et honneurs.
    Lorsqu'à ces grandes richesses territoriales, trànsmissîbles
 à leurs héritiers, ils ajoutèrent encore la propriété héréditaire
 du domaine comital, leur puissance devint telle qu'elle aurait
 contrebalancé et même annulé de fait celle de tout fonction-
 naire public auquel le souverain aurait tenté de subordonner
 leur autorité dans la province. Telle est l'origine de la plu-
 part des grands fiefs ; ils naquirent au IXe siècle parla trans-
 missibililé des bénéfices et des honneurs; ils se consolidèrent
 au Xe par la prépondérance des richesses territoriales et de-
vinrent au XIe de petites souverainetés plus ou moins indé-
 pendantes de l'autorité royale.
    Cet ordre de choses fut encore favorisé par l'état général delà
 population au Xe siècle.
    Dès l'époque karlovingienne les concessions des bénéfices ,