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LA MÈRE, sîas'soaas 3&s^»a^®sfi^srsîsa -«ofÇ-l'O- Borromée Couture était fils de Cyprien Couture, marchand de fil dans la rue Tupin. Il n'y avait pas dans tout Lyon de plus franc polisson que Borromée. A quinze ans, il devint dévot et voulait entrer dans les or- dres ; à seize ans, il jurait qu'il serait militaire , et à dix-sept ans, il ne voulut rien être du tout, pas même commis de boutique chez son père. Borromée se sentait né pour les grandes passions. Végéter dans un obscur comptoir, vivre d'une vie machinale, quand il sentait d'immenses facultés bourdonner sous son cerveau ; vraiment c'eût été une dérision. Aussi l'enseigne de son père lui donnait-elle des nausées ! Comme toutes les âmes rêveuses, travaillées par le vague, il donnait tête baissée dans les idées nouvelles. Il fut tour à tour carliste, franc-maçon , templier , républicain , enfin romantique depuis le jour où il avait vu Antony. Antony lui parut un admirable type ; il se prit d'extase