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509 —Un jour M. Ampère sortait devenez lui, rêvant et méditant ; il s'approclie de la muraille et se préparait à satisfaire un be- soin. Une grosse voix lui Crie : «Allez plus loin! » Il court à cinquante pas, sans se retourner; l à , même disposition, même cri. Il se sauve de nouveau, il retrouve encore le même obstacle : la voix fatale le poursuit et le pousse sans cesse : « Allez plus loin ! » Ces paroles retentissaient à ses oreilles, comme celles qui désolaient Ahasvérus : marche! marche] Il fit ainsi une lieue dans la plus terrible de toutes les tortures; arrivé enfin au collège de France, il n'entend plus la voix redoutable, mais derrière lui résonne un long et joyeux éclat de rire, il se retourne et il reconnaît son collègue G L qui lui répète : « Allez plus loin! » et qui le persécutait ainsi depuis plus d'une heure. Pauvre M. Ampère! -*-M. de Fonlanes avait invité à dîner tout le corps universi- taire. M. Ampère en faisait partie ; il imagina d'aller à ce repas d'apparat, en costume d'académicien, l'épée au côté. Arrivé chez le grand-maître de l'Université , il s'aperçoit qu'il est le seul portant la brette. Une idée lui vient, c'est de cacher son épée sous les coussins d'un canapé ; il la détache donc à petit bruit et la glisse mystérieusement dans cet asile. Après le dîner on vint au salon, M. de Fontanes s'était re- tiré dans son cabinet et avait laissé à sa femme le soin de faire les honneurs de sa maison. Mme de Fontanes se plaça sur le fatal canapé. La soirée s'avançait, les convives se re- tiraient un à un ; M. Ampère seul restait, il ne voulait pas sortir sans son épée. Mais comment la reprendre : MmE de Fontanes était assise surles coussins quî la couvraient ? Il était au supplice. La conversation languissait ; malgré ses efforts pour l'en- tretenir, Mme de Fontanes s'endormit. Alors M. Ampère se lève et s'avance sur la pointe des pieds, il arrive jusqu'au ca- napé, il cherche à tâtons, il saisit la poignée de son épée, il tire à lui... 0 fatalité! la lame seule se montre, le fourreau est resté retenu par la pression. Le mouvement brusque de M. Ampère réveille Mme de Fontanes; elle voit devant elle un homme, l'épée nue Ã