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réduite en cendres, qui avait englouti dans ses décombres
meubles, argent, contrais, enfin tout ce que nous possé-
dions.

   « Le sieur Guillin de Pougelon, mon beau frère, est le tu-
teur de mes enfans, et ce vieillard recommandable par trente
sept ans d'utiles travaux, est dans les fers depuis neuf mois en.
tiers : au nom de la nation, au nom de la justice, je vous de-
mande, Messieurs , sa mise en liberté (1). »

   La demande formée par Madame Guillin fut appuyée vive-
ment par plusieurs membres de l'Assemblée, notamment par
MM. Delandine, Regnault, Dubois-Desgais, Malouet, Ca-
mus et Lavigne. Le député Rewbell demanda seul l'ordre
du jour.
   La lecture du mémoire de madame veuve Guillin, et son
impression dans les journaux de la capitale , ayant produit une
sensation assez fâcheuse, les municipalités et les gardes na-
tionales de Poleymieux, de Quincieux et de Chasselay dépu-
tèrent, à Paris, plusieurs particuliers dont les noms sont restés
inconnus, avec la mission de réclamer contre certains pas-
sages du mémoire regardé comme inexacts ou exagérés. Cette
députa lion fut admise à la barre de l'Assemblée nationale, dans
la séance du 10 septembre 1791.
   « Pardonnez , Messieurs , dit l'orateur de la députation, si

   (1) Guilllu de Pougelon fui rendu à la liberté par suite de l'amnistie dé-
crétée le 15 septembre 1791 , après que le roi eut accepté la Constitution.
   En 1792 , madame Guillin Dumontet quitta la France avec ses enfants, deux
petites filles, Aimée-Adélaïde et Agalhe-Henriette-Claudine-Prudence. Elle
se retira eu Russie , où ses malheurs et les grâces de sa personne lui firent
épouser un seigneur russe , de la famille du fameux comte de Rostopchin. En
1813, elle fil un voyage à Lyon, vendit ce qui restait de la terre et du château
de Poleymieux, et repartit presqu'aussilôt après pour la Russie. A cette épo-
que, l'aînée de ses filles était mariée , à Paris , à M. Collard-Dutilleul, payeur
principal du trésor ; il paraît que la cadette est restée célibataire.