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452 la médecine par un opéra, Louis Yilet redoubla de zèle et après avoir assisté pendant deux ans aux leçons de Fizes, de Sauvage et de l'éloquent Lamure, il fut honoré du titre de docteur, et partit pour Paris, ce vaste théâtre des connais- sances humaines. Là , il ne se bornait pas à suivre les cours de médecine, à être exact aux visites des hôpitaux, il parcou- rait les bibliothèques et les collections d'histoire naturelle. Un goût inné pour les beaux arts le conduisit dans les ateliers des peintres et des sculpteurs, et lui fit cultiver la société des artistes. L'altération de sa santé interrompit trop tôt de si charmantes éludes. 11 revint respirer l'air natal, et après deux ans d'absence , il se fit agréger au Collège des Médecins de Lyon. Ses premiers essais furent heureux dans l'exercice de son art. Mais une maladie grave, une inflammation de poitrine se présente; soit inattention, soit timidité , il négligea la sai- gnée, et le malade mourut le septième jour. Averti par ce cruel revers de ce que la médecine exige de qui ose l'exercer, et ne se croyant plus digne de traiter les maladies^ il reprit ses études , ses lectures , ses observations , et refaisant au lit du malade toute son éducation médicale, il abdiqua en quel- que sorte le doctorat pour ne plus l'obtenir que de son pro- pre suffrage. Vitet persista plusieurs années dans cette loua- ble sévérité : mais avec de nouvelles lumières, il reprit une nouvelle confiance, jusqu'à ce qu'enfin les sollicitations de ses amis, et surtout le sentiment légitime qu'il avait de ses forces, mirent un terme à cette interdiction volontaire. Rentré dans la carrière que ses scrupules lui avaient pres- que fermée, il donna pendant dix ans des démonstrations publiques d'anatomic et de chimie, qui eurent le plus grand succès. Il publia quelques écrits polémiques et fit avec deux médecins de ses amis des observations fort importantes qui avaient pour objet de constater ou de renverser la nouvelle doctrine de Solano sur les variétés du pouls, doctrine présen- tée par Bordeu avec des modifications si délicates qu'on n'osait trop s'y fier.