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trouvez un élégant portail, séparé par une cour d'un vaste
édifice ; un factionnaire est à la porte. Vous êtes à l'Hôtel des
Monnaies.
Après avoir traversé une seconde petite cour, à gauche,
vous voyez une machine à vapeur de la force de huit che-
vaux (1), qui est le moteur des opérations du principal atelier
qui se trouve à côté. C'est là que fonctionne le balancier et
que la monnaie se parachève. L'argent seul est travaillé , il
porte la lettre D.
Que de progrès ont été faits dans cet art depuis Louis XIII!
Avant son règne, on frappait les pièces à l'aide du marteau
qui tombait sur le moule où l'empreinte voulue était gravée.
Aussi le matériel de cette fabrication était si peu considéra-
b l e , que les rois et les hauts seigneurs ayant-droits se fai-
saient suivre dans leurs camps et dans leurs châteaux de
plaisance par leur appareil à monnayer.
Comme toute vieille habitude, le marteau ne fut remplacé
qu'avec beaucoup de peine par le balancier. Sous Napoléon,
cette machine reçut d'ingénieux perfectionnements entre les
mains de MM. Saulnier et Gengembre , qui obtinrent un prix
de 25,000 fr., et vendirent 500,000 fr. à l'état celle qu'ils
avaient établie d'après leur nouveau système. Enfin, on subs-
titua au manège et au cheval borgne les machines à vapeur,
qui donnèrent à ce travail pénible une activité inconnue jus-
qu'alors.
Rien n'est plus admirable que son mouvement, plus éton-
nant que le fini de son travail ; elle coupe en disque le lingot
(1) La force mécanique d'un cheval, attelé à un manège, marchant au
pas, travaillant huit heures sur vingt-quatre , égale celle qui soulèverait
•40 kil. Ij2 à un mètre de hauteur eu une seconde de temps. Les besoins
ordinaires ne demandent que des machines de six à dix chevaux. On en fait
cependant de SO , 1 0 0 , 200 chevaux. Dans les mines de Comouailles , on
en trouve de 500 chevaux.
Mais, en pratique, cette unité dynamique est souvent fort arbitraire el
varie au gré des constructeur?.