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de justesses sur les avantages que devaient retirer d'une ex-
position locale les artistes de province. Hélas ! ces considéra-
tions , il promettait de les déduire dans une série d'articles ,
et la mort est venu l'interrompre à la première page.
   La voici :
   « Nous ne pouvons nous dissimuler que les expositions ten-
tées jusqu'à ce j o u r , dans les grandes villes de France , sont
demeurées sans résultats généraux sur le progrès artistique
des provinces. Nul talent neuf et original ne s'y est révélé,
nulle réputation n'en, est sortie, nul mouvement unitaire
n'a été donné par elles aux travaux de ceux qui pratiquent
et aux idées de ceux qui aiment l'art, dans la vie isolée. Il
est même douteux qu'elles aient beaucoup servi à populari-
ser le sentiment et le goût des choses d'art, à faire croître
en nombre et grandir en intelligence ce public, hélas! res-
treint , qui sympathise avec la pensée des artistes et comprend
leurs œuvres. — Les expositions de province n'ont guère été
que les déballages périodiques, faits par les marchands de
tableaux de Paris, pour l'écoulement des produits tarés de la
grande fabrique. Le public de ces expositions s'est composé
du petit nombre d'amateurs, ayant cabinets, qui ont pu
faire des achats à domicile , mais toujours par l'intermédiaire
de Susse, Giroux et compagnie. — « On n'achète pas mal à
Douai! » — nous ont dit vingt artistes de Paris. Demandez-
leur si l'on regarde beaucoup et si l'on juge bien. Certes, ils
s'en inquiètent peu, et ne croient leur réputation en rien in-
téressée à ce déplacement des ouvrages non vendus durant
la grande exposition.
   Cette indifférence des artistes de Paris, qui leur fait consi-
dérer les expositions de province , comme de simples exhibi-
tions commerciales, ce manque absolu de résultats des ex-
positions locales pour le progrès de l'école provinciale , vien-
nent de ce que ces expositions n'ont d'écho que dans une
presse rarement intelligente, parce qu'elle n'est pas spéciale,
toujours restreinte à une publicité bornée. •*- Qu'importe Ã