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 dans la plupart des républicains. Indigné du rôle affreux qu'on
 avait fait jouer à ses soldats, M. de Beaumont en témoigna
 son mécontentement à Collot-d'Herbois de la manière la
 plus énergique; mais le féroce représentant du peuple ré-
 pondit au colonel par un ordre de le faire arrêter. M. de
 Beaumont le fut en effet. Le 9mc de dragons, qui sentait
 son honneur compromis dans celte cruelle affaire, prend
 aussitôt les armes et demande hautement la liberté de son
 colonel; la révolte du régiment est appuyée parles volontaires
 de l'Aude, qui étaient casernes àl'Abbaye des dames de St-Pier-
 r e , et l'armée révolutionnaire , venue de Paris avec les repré-
 sentants , est mise toute entière en mouvement pour apaiser la
 sédition. Cette armée révolutionnaire était composée d'infan-
 terie, de cavalerie et d'artillerie. La place des Terreaux, celle
 des Carmes et celle de la Comédie , la terrasse des Feuillans
 et le port St-Clair(l), furent, ce jour-là, couverts de troupes
 prêtes à en venir aux mains ; cependant pas une goutte de
 sang ne fut répandue, et M. de Beaumont ne tarda pas d'être
 rendu à la liberté (2).
   « Un littérateur, nommé Magot^ auteur d'un assez bon nom-
 bre de poésies révolutionnaires, fit dans cette circonstance
 une chanson sur l'air de la forêt noire, dont voici quelques
 couplets :

    (1) En vrai sans culottes , les représentants s'étaient logés dans les superbes
 appartements de la maison Tholosan, maison construite avec tout le luxe, toute
 la recherche qui distingue l'architecture du temps de Louis XV.
    (2) M. de Beaumont pouvait avoir alors environ vingt-Iiuit;ans ; il était d'une
 taille assez élevée, mais fluette, et sa figure, un peu pale, avait de la noblesse;
 ses manières étaient grandes, aisées ; il logeait à Lyon , à l'hôtel du Parc , et
 il ne montait d'habitude que des chevaux noirs. Général de cavalerie et séna-
 teur sous l'empire , il fut pair de France sous la restauration. Il est mort à
 Paris le 4 février 1850 ; il était grande-croix de l'ordre royal de la légion
.d'honneur, chevalier de l'ordre royal et militaire de Si-Louis , grande-croix
-.de. l'ordre du mérite militaire de Bavière et commandeur de la couronne de
 fer d'Autriche. Quelques-uns pensent qu'il était neveu de Christophe de Beau
 mont, archevêque de Paris , mort en 1781.