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374 « M. de Précy , dit-il, avait partagé ses combattants en « deux colonnes, qui devaient partir l'une après l'autre dans « l'intervalle de trois quarts d'heure. Il se réserva le com- « mandement de la première, composée de 1200 combat- « tants, dont 150 de cavalerie, soutenus par six pièces de « quatre. La seconde colonne, composée de 300 combattants « au plus , ayant seulement deux pièces de quatre, était « commandés par M. de Yirieu. » « J'étais , comme je l'ai déjà dit, le 9 octobre au matin, à la Claire , près de trois quarts d'heure avant le départ de nos infortunés compatriotes. La cavalerie et l'infanterie étaient rangées en bataille dans les allées du parc, sous ces grands arbres , aussi beaux, aussi anciens que ceux des Tuileries , et plantés comme eux de la main du célèbre Le Nôtre. Ce fut la cavalerie qui sortit la première , par la porte joiguant l'ha- bitation du jardinier. L'infanterie, l'artillerie, les bagages , la caisse militaire, se mirent aussitôt en route, en suivant le chemin de St-Cyr, tandis que la cavalerie suivit le bord de la Saône et se porta sur St-Rambert. « Avant le départ, qui eut lieu vers les sept heures, le hennissement des chevaux avait donné l'éveil aux républicains postés à la Duchère ; un obus, parti de leurs batteries, était venu tomber sur un de nos caissons et l'avait fait sauter avec le plus horrible fracas. « Les troupes qui suivirent le chemin de St-Cyr ne tardè- rent pas à parvenir à ce village ; elles eurent à essuyer, pen- dant ce trajet assez court, les coups de fusil partis des avant- postes républicains, en deçà du petit pont de Rochecardon, et quelques autres coups de fusil, tirés par les paysans au travers des haies, tuèrent M. de Yirieu (1) à l'embranchement Crancé , des Couthon , des Javogues des Châteautieuf-Kandon , des Doppet, des Vaubois, dont le Moniteur noircissait à celte époque ses interminabtes colonnes. (1) Ancien colonel du régiment de Limousin , infanterie , il avait été député