Pour une meilleure navigation sur le site, activez javascript.
page suivante »
                               371
ce pauvre officier, que je crois voir encore avec ses cheveux
rouges , il paraissait tout stupéfait. Amené devant M. de
Précy, il en reçut l'accueil le plus bienveillant, et il fut en-
suite conduit au château de Pierre Scise, où était déposé le
général Nicolas , fait prisonnier, à St-Anlelme, avec une
trentaine de hussards de Berchiny , par la colonne lyonnaise
qui avait tenu la campagne dans le Forez pendant quelque
temps. Les deux autres volontaires del'Ardèche , furent con-
duits à la prison de St-Joseph , où étaient les hussards du gé-
néral Nicolas.
    « Dans la matinée du même jour, presque tous les postes
 des Lyonnais, aux Brotteaux , avaient été attaqués et pris par
 les troupes conventionnelles qui ne purent cependant les
garder. Elles en furent délogées, sur le soir, après avoir
fait les plus grands efforts contre la redoute de la tête du pont
 Morand. Soutenus par le feu du bastion des Colinettes , par
celui de la terrasse du grand Collège et celui du Bon-Ren-
contre , les Lyonnais parvinrent à chasser les républicains
de tous les postes dont ils s'étaient un moment rendus maî-
tres aux Brotteaux, et ils les forcèrent à rentrer dans leurs re*
tranchements de la Part-Dieu.                    .
    « Dans celte journée, M. de Précy était vêtu d'un petit frac
bleu, boutonné droit sur le devant, avec une redingotle grise
par-dessus. Tout le monde lui trouvait beaucoup de ressem-
blance avec le grand Frédéric .- son teint bfisanné, son petit
chapeau à trois cornes, sa petite taille , son air sérieux, tout
enfin lui donnait, à mon sens, une ressemblance très-parfaite
avec le grand homme de nos jours , avec Napoléon.
   « La journée du 30 n'offrit rien de remarquable. A St-Just,
à Vaise , à la Croix Rousse , aux Brotteaux , tout fut à peu
près tranquille. A Perrache , les Lyonnais rapprochèrent leurs
avant-postes des maisons qui précèdent la barrière, et la
chaussée fut coupée par un large fossé , derrière lequel on
mit en batterie plusieurs pièces de canon. Je me rappelle que
les hommes employés à creuser ce fossé, et à porter les