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était sur la place Bellecour au départ de la colonne et l'avait
suivie sur ïe quai. Il voit une foule de citoyens prendre la
fuite ; il se précipite au devant d'eux, les arrête, et parvient,
par son énergie, à rallier la colonne. Alors s'engage des
deux côtés un feu terrible et qui se soutient pendant plus d'une
heure. Le commandant Gingenne (1) a son cheval tué sous
lui -, l'adjudant Badger a la cuisse percée d'une balle, et l'ad-
judant Lenoir a le bras cassé (2). M. de Sablonnet est blessé
très-grièvement à la jambe : porté à l'Hôtel-Dieu, il y mourut
peu de jours après, et fut enterré avec tous les honneurs dûs
à son rang.
   « La colonne ne pouvant venir à bout de gagner du ter-
rain , une de ses pièces ayant été démontée , et les canori-
uiers presque tous blessés, elle se débanda de nouveau. Une
partie se replia sur la place des Cordeliers, une autre sur
l'arsenal. A la tête d'une poignée de braves , le commandant
Gingenne va rejoindre la colonne de Saône dont les opéra-
tions s'exécutaient plus heureusement.
   « A son arrivée à la desceute du pont du Change , la co-
lonne de Saôrte s'était partagée. Le gros de la colonne avait
Suivi la rue de la Pêcherie, pour veuir à là place de la Feuil-
ïée; le reste s'était engagé avec une pièce de canon dans la
rue St-Côme, après avoir traversé la place de l'Herberie.
Les canonniers s'avancèrent avec leur pièce jusqu'à la place
St-Pierre et l'y mirent en batterie. Tout ce qui se trouvait
dans la petite rue St-Côme fut assailli par une grêle de coups
de fusils , tirés des allées, des fenêtres et des jours de cave
de la maison Gayet et de quelques autres maisons voisines.
La petite rue St-Côme est eouverle de morts. Au même
instant, le chef de légion Riard (3) s'avance à la tête d'une

   (1) H avait été sergent de grenadiers daas le régiment de la Couronne, in-
fanterie , et il avait assisté au sacre de Louis XVI.
   (2) M. Lenoir est encore vivant.
   (5) Il était noble, et se nommait Riard de Beauvernois ; U avait été jadU
officier dans un régiment d'infanterie.