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342 M. Pointe. Il nie le désarmement des soldats opéré par le peuple, sur la place St-Jean. Il s'appuye à ce sujet sur l'ins- truction relative au procès d'Avril, et sur les débats qui en ont été la conséquence devant la Chambre des Pairs. 11 invo- que le témoignage des habitants de la place St-Jean , et celui des soldats eux-mêmes, qui dans cette journée , nous dit-il , auraient éventréleur frère, plutôt que de se laisser désarmer. « Quant à l'hôpital , M. Chapeau nous apprend que les sept cent quatre-vingt-huit malades , composant alors le ser- vice de médecine, ont tous été soignés par des médecins attachés à ces services. Quatre-vingt-onze seulement au- raient reçu les soins de M. le docteur Pointe, savoir ceux de la salle Ste-Anne et les trente premiers de la salle St-Bruno, sur lesquelles ce médecin fait journellement sa clinique comme professeur de l'Ecole de Médecine , et trente-un à la salle St-Jean , où sa présence n'a été utile que deux jours. Enfin, M. Chapeau termine ainsi : Certes! il nous eût été bien doux de pouvoir, comme M. Pointe, nous installer à demeure dans notre -hospice et d'y mettre en sûreté nos personnes et nos biens, alors que dès le soir du premier jour du combat nous y étions parve- nus au risque de notre vie; mais nous avions d'autres devoirs à remplir à l'extérieur : nos femmes et nos .enfants étaient inquiets sur notre sort; ils manquaient de nourriture ;-des voisins mal intentionnés pouvaient dans ces troubles politi- ques compromettre leur tranquillité et appeler sur eux les malheurs de la guerre ; de malheureux blessés étaient peut- être à attendre nos secours autour de nos habitations. Ces raisons nous engagèrent à braver tous les dangers pour être chaque jour alternativement à l'Hôtel-Dieu et dans nos fa- milles. Faut-il excuser ceux de nous qui ne purent faire leur ser- vice public dans ces jours de désolation ? Voici la position de l'un d'eux. Logé quai de Retz , n° 49, placé entre les bat- teries si actives de la rive gauche du Pihônc et le feu des in=