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M. Pointe. Il nie le désarmement des soldats opéré par le
peuple, sur la place St-Jean. Il s'appuye à ce sujet sur l'ins-
truction relative au procès d'Avril, et sur les débats qui en
ont été la conséquence devant la Chambre des Pairs. 11 invo-
que le témoignage des habitants de la place St-Jean , et celui
des soldats eux-mêmes, qui dans cette journée , nous dit-il ,
auraient éventréleur frère, plutôt que de se laisser désarmer.
   « Quant à l'hôpital , M. Chapeau nous apprend que les
sept cent quatre-vingt-huit malades , composant alors le ser-
vice de médecine, ont tous été soignés par des médecins
attachés à ces services. Quatre-vingt-onze seulement au-
raient reçu les soins de M. le docteur Pointe, savoir ceux
de la salle Ste-Anne et les trente premiers de la salle St-Bruno,
sur lesquelles ce médecin fait journellement sa clinique comme
professeur de l'Ecole de Médecine , et trente-un à la salle
St-Jean , où sa présence n'a été utile que deux jours. Enfin,
M. Chapeau termine ainsi :
   Certes! il nous eût été bien doux de pouvoir, comme
M. Pointe, nous installer à demeure dans notre -hospice et
d'y mettre en sûreté nos personnes et nos biens, alors que
dès le soir du premier jour du combat nous y étions parve-
nus au risque de notre vie; mais nous avions d'autres devoirs
à remplir à l'extérieur : nos femmes et nos .enfants étaient
inquiets sur notre sort; ils manquaient de nourriture ;-des
voisins mal intentionnés pouvaient dans ces troubles politi-
ques compromettre leur tranquillité et appeler sur eux les
malheurs de la guerre ; de malheureux blessés étaient peut-
être à attendre nos secours autour de nos habitations. Ces
raisons nous engagèrent à braver tous les dangers pour être
chaque jour alternativement à l'Hôtel-Dieu et dans nos fa-
milles.
  Faut-il excuser ceux de nous qui ne purent faire leur ser-
vice public dans ces jours de désolation ? Voici la position
de l'un d'eux. Logé quai de Retz , n° 49, placé entre les bat-
teries si actives de la rive gauche du Pihônc et le feu des in=