page suivante »
328 Le reste du couvent, au nord , développé sur une ligne p a r a l l è l e , et aujourd'hui occupé par les employés subalter- nes de l'Ecole Vétérinaire , contenait le noviciat, le dortoir des Frères c o n v e r s , celui des jeunes reclus et les chambres des réfugiés pour dettes (c'est la seule portion du couvent qui soit délabrée et hors de service) ; les cellules de déten- tion sont au rez-de-chaussée , dans l'angle formé par cette aile du couvent au nord et le prolongement de la maison au levant. La façade , sur t la colline , était occupée par la bi- bliothèque , l'infirmerie , la chambre du P. gardien ; au-des- sus , les cuisines, dépenses , entrepôts et les caves. Deux ailes du cloître ont disparu. Le vieux il est m o r t , et le parterre est sans culture. Revenons à l'église, et d'abord suivons les contours, puisque le sentier du couvent nous y ra- mène. On l'a remarqué bien avant nous , le contraste qu'of- frent partout les ruines, de la mort et de la vie , de la des- truction et de la renaissance -, lutte incessante de la nature et du temps ! Ce contraste est riche et frappant autour de l'Observance , où le sol pousse des plantes vivaces à côté des pierres sépulcrales jetées ça et l à , où des fleurs se lèvent etincelantes parmi les fûts de colonnes renversées, ou les bris de nervure. Un soir, tout occupé de nos recherches , nous nous assî- m e s , seul et pensif, sur un banc de pierre , adossé à l'un des arcs boutants du rond point ; sur notre tête, un treillis de corchorus, dans lequel se jouaient, doux et amollis, les rayons du soleil ; à notre gauche , la Saône , que sillonnaient lentement de petites barques et qu'agitait parfois, avec fra- cas , le rapide passage des bateaux à vapeur ; les deux quais que foulaient, à chaque instant, les fiacres, les o m n i b u s , les chaises de poste , les diligences, et qu'obstruaient les pié- tons ; sur l'autre r i v e , la trompette militaire rappelant à la caserne les cavaliers de Serin ; en face , le joli clos de