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Le reste du couvent, au nord , développé sur une ligne
p a r a l l è l e , et aujourd'hui occupé par les employés subalter-
nes de l'Ecole Vétérinaire , contenait le noviciat, le dortoir
des Frères c o n v e r s , celui des jeunes reclus et les chambres
des réfugiés pour dettes (c'est la seule portion du couvent
qui soit délabrée et hors de service) ; les cellules de déten-
tion sont au rez-de-chaussée , dans l'angle formé par cette
aile du couvent au nord et le prolongement de la maison au
levant. La façade , sur t la colline , était occupée par la bi-
bliothèque , l'infirmerie , la chambre du P. gardien ; au-des-
sus , les cuisines, dépenses , entrepôts et les caves. Deux ailes
du cloître ont disparu. Le vieux il est m o r t , et le parterre
est sans culture. Revenons à l'église, et d'abord suivons
les contours, puisque le sentier du couvent nous y ra-
mène.
On l'a remarqué bien avant nous , le contraste qu'of-
frent partout les ruines, de la mort et de la vie , de la des-
truction et de la renaissance -, lutte incessante de la nature
et du temps ! Ce contraste est riche et frappant autour de
l'Observance , où le sol pousse des plantes vivaces à côté des
pierres sépulcrales jetées ça et l à , où des fleurs se lèvent
etincelantes parmi les fûts de colonnes renversées, ou les
bris de nervure.
Un soir, tout occupé de nos recherches , nous nous assî-
m e s , seul et pensif, sur un banc de pierre , adossé à l'un
des arcs boutants du rond point ; sur notre tête, un treillis de
corchorus, dans lequel se jouaient, doux et amollis, les
rayons du soleil ; à notre gauche , la Saône , que sillonnaient
lentement de petites barques et qu'agitait parfois, avec fra-
cas , le rapide passage des bateaux à vapeur ; les deux quais
que foulaient, Ã chaque instant, les fiacres, les o m n i b u s ,
les chaises de poste , les diligences, et qu'obstruaient les pié-
tons ; sur l'autre r i v e , la trompette militaire rappelant à la
caserne les cavaliers de Serin ; en face , le joli clos de