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     Eclairé par la lumière des traditions primitives, que l'ar-
     tiste habile s'enfonce dans les pensées qui ont développé
     le plan de l'église qu'il restaure , ou à laquelle il surajoute
     des embellissements , des nefs, des chapelles ; son ouvrage
     d'hier , étincelant de beauté neuves peut-être , s'harmonise
     sans peine avec le travail ancien et se colore en un instant de
     la teinte sombre , mais auguste de deux , six ou dix siècles.
     Voilà qui vaut bien la distinction des époques , qu'après tout,
     l'architecte peut marquer avec bonheur dans une entreprise
     à part, dans un monument qui sort actuellement de terre,
     sans en venir empreindre une vieille basilique , qui repous-
     serait , tout somptueux qu'il fût, cet inharmonique mélange.
    Mais l'artiste n'est pas toujours à la solde de son propre gé-
     nie ; souvent il faut le plaindre ; les exigences qui le maîtri-
     sent suffisent peut-être aussi pour l'absoudre.
        Parmi les riches Lucquois , bienfaiteurs de l'Observance,
    il faut distinguer le célèbre imprimeur Horace Cardon (1).
    Aussi voyait-on ses armes dans les deux couvents de Cor-
    deliers de notre ville.
        Vers le même temps, et l'an 1614, le chœur reçoit de
    brillantes décorations. Les stalles et les boiseries s'élèvent
    par la libéralité du Consulat, des notables. « Mais le princi-
    pal bienfacteur et père de ce conuentfut monsieur d'Alincour,
    gouuerneur et lieutenant du roy, en Lyonnois, Forest et Beau •
    jolois, lequel encore qu'il affectionnasttous les monastères de
    cette ville, néantmoins auoit dédié une particulière déuotion
    àcettui-cy auquel il conferoit journellement de grands bien-
    faits , et particulièrement il a enrichi le maitre autel d'un
    beau et grand et trés-magnifique tableau à platte peincture,
    revestu d'un beau quadre auec ses colonnes et pilastres in-
    dustrieusement eslabourés^ et le tout doré de fin or, qui
    rendoit ceste église l'une des plus allègres, aggréables et

      (1) Horace était seigneur de la Roche-Cardon , il avait sa maison de campa-
    gne à l'entrée de cette jolie petite vallée, à laquelle il a donné son nom.




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