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superbe mausolée l'attendait à Rouen , dans son église cathé-
drale. Nos historiens ne disent pas que le roi ait accompagné
jusqu'à l'Observance la dépouille du légat.
    Deux autres rois de France visitèrent aussi Notre-Dame des-
Anges et le couvent des religieux.
    L ' u n , en 1515 , c'est François I e r . Hélas ! il partait a u s s i ,
comme ses devanciers , pour l'Italie, e t , sous les murs de
Pavie 5 il allait recevoir cet échec où tout fut perdu, fors l'hon-
neur : parole q u i , pour la postérité , retentit plus haut que
le renom d'une victoire.
    L'autre , en 1548 , c'est Henri I I , qui devait périr dans un
t o u r n o i , sous le fer de Monlgomerry. Ce jour-là, la France fut
blessée au cœur. Ferme et g r a n d , Henri II eût prévenu les
troubles qui l'ensanglantèrent sous ses pâles et chétifs suc-
cesseurs.
    Dans l'intérêt de cette notice , nous eussions aimé à retracer
les pompes naïves qui accompagnèrent la visite de nos rois ;
nous eussions aimé à les suivre depuis l'autel jusqu'au fond
de ces délicieux ombrages du jardin des Pères ; nous eussions
aimé à recueillir de leurs lèvres qnelques-unes de ces royales
paroles qui font tant de bien au cœur même le plus détaché;
mais aucun détail ne se retrouve dans nos historiens lyon-
nais , ni dans les archives des Observantins. Bornons-nous à
constater simplement les faits, sans songer à les embellir
par d'inutiles suppositions (1).
    Une plume habile trouverait matière à de belles cl lugubres
descriptions dans le récit de l'événement que nos annales of-
frent le premier à la suite, la funeste invasion de 1562. « O r ,
pour desplorer la ruine de ce somptueux et royal convent, »
il suffira de dire que l'Observance eut a u s s i , comme toutes
les églises de la cité, ses revers , ses maux , ses dévastations,
 ses profanations, ses sacrilèges ; que là même se déployèrent
avec plus de violence les fureurs des hérétiques. Eu effet, après

  (1) M. Clochard, Giiirie. du Voijnycur,   ;'i Pari. Pépiiiïéii'.