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282 superbe mausolée l'attendait à Rouen , dans son église cathé- drale. Nos historiens ne disent pas que le roi ait accompagné jusqu'à l'Observance la dépouille du légat. Deux autres rois de France visitèrent aussi Notre-Dame des- Anges et le couvent des religieux. L ' u n , en 1515 , c'est François I e r . Hélas ! il partait a u s s i , comme ses devanciers , pour l'Italie, e t , sous les murs de Pavie 5 il allait recevoir cet échec où tout fut perdu, fors l'hon- neur : parole q u i , pour la postérité , retentit plus haut que le renom d'une victoire. L'autre , en 1548 , c'est Henri I I , qui devait périr dans un t o u r n o i , sous le fer de Monlgomerry. Ce jour-là , la France fut blessée au cœur. Ferme et g r a n d , Henri II eût prévenu les troubles qui l'ensanglantèrent sous ses pâles et chétifs suc- cesseurs. Dans l'intérêt de cette notice , nous eussions aimé à retracer les pompes naïves qui accompagnèrent la visite de nos rois ; nous eussions aimé à les suivre depuis l'autel jusqu'au fond de ces délicieux ombrages du jardin des Pères ; nous eussions aimé à recueillir de leurs lèvres qnelques-unes de ces royales paroles qui font tant de bien au cœur même le plus détaché; mais aucun détail ne se retrouve dans nos historiens lyon- nais , ni dans les archives des Observantins. Bornons-nous à constater simplement les faits, sans songer à les embellir par d'inutiles suppositions (1). Une plume habile trouverait matière à de belles cl lugubres descriptions dans le récit de l'événement que nos annales of- frent le premier à la suite, la funeste invasion de 1562. « O r , pour desplorer la ruine de ce somptueux et royal convent, » il suffira de dire que l'Observance eut a u s s i , comme toutes les églises de la cité, ses revers , ses maux , ses dévastations, ses profanations, ses sacrilèges ; que là même se déployèrent avec plus de violence les fureurs des hérétiques. Eu effet, après (1) M. Clochard, Giiirie. du Voijnycur, ;'i Pari. Pépiiiïéii'.